jeudi 28 novembre 2019

Poète, l'après-midi

Le jour en est à son automne.
Les feuilles mortes du temps
Tombent.
Parfois trébuche un instant,
Il s'excuse auprès des vivants
Dérangés dans leurs orbites.
Le ventre du monde
Est plein de somnolences.

Lui, il range ses pensées du matin.
Il allume le perchoir
Pour en attirer d'autres
Au gras des heures lentes
De l'après-midi.
Il vacance, il flasque, il oisive.
Protégé de l'ennui
En vertu du contemplé.
Il se soucie peu de nous.
Nos trajectoires imbéciles
L'indiffèrent.

Il est déjà dans la nuit
Qui tendra sa nappe d'encre
Sur le prochain banquet
De papier.
Il renverse un peu de patience
Et se prépare un thé,
En attendant.