Ce matin-là, j’avais envie,
Mais je me suis cogné au réveil.
Ce matin-ci, j’aurais aimé,
Mais je me suis cogné à la liste des courses.
Ça me rappelle cet autre matin où j’aurais bien,
Mais où je me suis cogné à la tondeuse à gazon.
Et ce midi-là ? Je n’aurais pas dit non,
Mais je me suis cogné à la bulle à verre.
Ce qui me fait penser à cet après-midi : j’avais décidé,
Mais je me suis cogné à des pots de peinture.
C’est sans commune mesure avec cette avant-soirée, où j’étais prêt,
Mais où je me suis cogné à l’interro de géométrie.
Ou encore ce soir-là, lorsque j’ai eu l’intention,
Mais que je me suis cogné à une forte odeur d’égout dans la cave.
La vie te régente, la vie te cadenasse, la vie est une cogne.
Tes petites envies ? Elle s’en cogne.
Alors, faut voir à avoir de la pogne
Si tu veux vaquer à tes propres besognes.
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Mesdames et messieurs, nous entrons donc dans la maison d’un humain du XXe ou XXIe siècle, on n’est pas sûr… pardon ? Oui, madame, l’homme existait déjà... Non, ce n’est pas seulement une légende. Donc, vous disais-je, nous entrons et tout de suite, j’attire votre attention sur cette particularité c’est que les maisons, à cette époque, étaient pourvues de toilettes. Oui, à cette époque, les gens s’isolaient pour déféquer et uriner... oui, c’est une drôle d’idée, oui... Alors, vous découvrez maintenant à votre droite le salon, on passe, c’est assez banal et tout de suite je vous montre la cuisine. Oui, une cuisine dans une maison particulière, il faisaient encore eux-mêmes à manger, chez eux, chacun pour soi. Vous voyez, il y a un four, un frigo… Pardon ? Oui, tout est d’époque, même le contenu du frigo. Vous remarquerez la présence d’un lave-vaisselle, c’était en vogue à l’époque. Maintenant on jette, avant ils nettoyaient.
Alors, je vous invite à me suivre à l’étage… Non, madame, toutes les maisons n’avaient pas d’ascenseur… Donc, à l’étage, tout de suite à votre droite, une salle de bains. Alors, la fonction principale de cette pièce est encore inconnue. Certains pensent à une pièce de rituels, on ne sait pas, en tout cas, celle-ci n’était pas beaucoup utilisée, ça on le sait grâce aux archives. En face de la salle de bains, et tout le long du couloir, ce sont des chambres. En tout cas, comme on les concevait à l’époque, c’est-à-dire avec des lits. Les gens se couchaient dessus… oui, se couchaient… Oui je ne vous le fais pas dire, c’est une histoire à dormir debout… Vous remarquerez dans ces deux chambres-ci une grosse quantité de tasse, d’assiettes, de restes de nourriture, donc on suppose que c’étaient aussi des salles à manger. ALors, un peu plus loin, sur votre droite, vous avez une pièce plus grande remplie de papiers divers, avec des chiffres, beaucoup de chiffres. Pardon, ? Les chiffres ? C’est une forme de langage, une langue morte aujourd’hui, oui, oui… Bien, dans la petite pièce à côté, vous verrez quelque chose qu’on ne trouve plus que dans les musées, excusez-moi, je vous précède, voilà… Est-ce que quelqu’un sait ce que c’est ? Oui, madame ?... Un livre ! Parfaitement. C’est un livre, un petit objet qui ne servait à rien mais qu’on trouvait souvent chez les gens de cette époque… Vous en avez aussi avec des images dedans, dans des cases, oui. Mais suivez-moi à l’étage, il y a quelque chose que je voudrais vous montrer… Oui, désolé madame, encore des escaliers… Voilà, nous arrivons donc dans une autre chambre, toujours avec un lit, plus grand, mais bon, c’est un lit. Mais regardez ceci. Rien n’a été bougé, vous voyez. À côté du lit, vous avez cette table avec une lampe, deux pierres dont on ignore la nature mais surtout, surtout, regardez-bien, vous avez là trois livres posés les uns sur les autres. Vous voyez ? Trois livres, comme ça, c’est sûrement quelque chose de l’ordre du rituel, ça aussi, une sorte d’installation, de kern, je ne sais pas, c’est peut-être religieux… Pardon ? Oui, on a examiné les livres, ils contiennent des écrits dont certaines phrases se terminent par un même son, c’est bizarre… Pardon ? Oui, ils semblaient consacrer un grand intérêt pour des futilités et… Voilà, vous m’ôtez les mots de la bouche, cher monsieur, c’est, de toute évidence, ce qui les a perdus.