vendredi 30 septembre 2016

La page et le stylo

Sur une page, le blanc s'étalait.

Fi de la grisaille, le blanc c'est moins laid !

Je me plais, moi, à rester vierge.

Oh ! Mon Dieu, il ne manque que les cierges…


Un stylo vint tout encapuchonné

Avec une furieuse envie de griffonner.

Mais il manquait le support

Où pratiquer ce sport.


La rencontre, fatale, eut lieu

Ils se tombèrent dans les yeux

Elle, frémissante, tentante

Lui, fébrile, la plume pantelante


Et bien, qu'attends-tu ? Ecris !

Lui lança-t-elle comme dans un cri.

Je ne sais pas, je me demande si…

Enfin, peut-être, écrire ici…


Allez, vas-y, vas-y

Tu me verrais ravie

Mais j'ai peur !

On ne pourrait pas attendre tout à l'heure ?


Oh ! Le nigaud, ce qu'il est timide

As-tu donc si peur de te prendre un bide ?

C'est que je n'ai jamais couché

De mots sur une feuille touchée…


Idiot ! Prends-moi toute !

Laisse-toi tenter, je suis filoute !

C'est bon, c'est bon, je m'y mets

Sur toi, je me dévêts…


Bruxelles, 2016