jeudi 21 janvier 2021

Déjà ?

Oui, déjà. Déjà deux ans que je n'ai plus rien écrit sous le libellé "Réflexions".

Est-ce à dire que je ne réfléchis plus ? Ce serait aller un peu vite en besogne. Je suis constamment traversé de réflexions. Comme tout le monde. J'enfonce une porte ouverte. Mais depuis bientôt deux ans, je ne me suis plus donné l'autorisation de partager ces réflexions. Est-ce à dire qu'elles ne sont plus dignes d'être partagées ? Ce serait aller un peu vite en besogne. Je ne prétends tout de même pas au Nobel de la réflexion intelligente. 

Justement !

C'est ce qui m'a retenu depuis tout ce temps. Le sentiment que ça ne valait pas la peine. Qu'il fallait un Nobel de la réflexion pour que ça vaille la peine de l'écrire. Alors, évidemment, on n'écrit pas. Parce qu'un Nobel de la réflexion, tout de même, ce n'est pas donné à n'importe qui. Donc, silence d'encre.

Dommage.

Je suis passé à côté de plein d'occasion d'écrire. Car il s'agit de cela, in fine. Écrire. M'autoriser à écrire. Et n'en rien attendre. Ça plaît ? Ça intéresse ? J'en suis heureux. Ça ne plaît pas ? Ça n'intéresse pas ? Soit. Mon chemin va par là, je le suis.

Ça fait un peu journal intime, non ? Eh bien ! S'il faut passer par un peu d'intimité pour oser me livrer, je fais fi de la pudeur, pour une fois. Voyons-y comme un exutoire pour toutes les prochaines fois où j'aurai envie de m'exprimer sur un sujet qui pourrait intéresser un peu de monde. De livrer une réflexion que je juge digne de partager. D'écrire pour moi, pour les autres. Je me dis que ça vaut la peine. Et si ça fait réfléchir une seule personne, une seule, sur son propre parcours d'écriture ou de vie, eh bien ! oui, c'est que ça valait vraiment la peine.

Baile

Tu m'emmènes
Bandonéon
Vers la souplesse d'un adieu
Première classe
Je n'ai pas assez de tango
Pour vivre cet instant-là

Tu me fais voir
Bandonéon
Les effluves roses
Des hauts plateaux de ma joie
Silence ô ma nuit
Je danse

Tu me récites
Bandonéon
Les regards d'infini
Que je n'ai pas traversés
Quand hésitant
Je soufflais au vent
La réponse aux rêves

Maintenant, le sud est là
Bandonéon
Je le lis dans tes accords
Je claque des talons
Sur l'échine du temps
J'esquisse trois pas
Et me fonds dans ta nuit
Incandescente

dimanche 10 janvier 2021

Quand tu n'es pas là

On a déjà tout dit des forêts en hiver

L'absence des feuilles

La présence de la neige

Les tonalités grises du recueillement

Les traces de pas, témoins indiscrets

Les effleurements de branches lourdes

Les sentiers confondus de mystères

Les échos ramassés aux berges gelées

Les envols qui précipitent un peu plus la nuit

On a déjà tout dit

Mais comme tu n'y étais pas

Je me dois de te le répéter

En d'autres termes, cependant

Les premiers sont trop gelés

Et mon peu de feu

Je le garde pour toi



jeudi 7 janvier 2021

Hiver

Le frisson des branches
Sous le regard de la neige
Les pas incertains
Plus sûrs que ces rencontres de peu

Et la voix d'un ami

Le silence des mots
Dans les échos blancs
Les rires de cristal
Qui peinent à alléger le temps de ses errances

Et la voix d'un ami

Les yeux qui devinent un chemin
Vers les âmes en patrouille
La rencontre incessante avec ceux qui ont oublié
D'effacer leurs traces

Et la voix d'un ami

Chercher le noyau du fruit mûr de la paix
Au creux d'invraisemblables domaines
Sillonner les artifices qui pourraient le cacher
Et s'étonner, goguenard, de le trouver
Dans la voix d'un ami