mercredi 20 novembre 2019

Ce que sait la forêt

C'est un pas qui jamais
N'aura l'écho des lois
Le cuir et la boue
Rejouent la noce
Le souffle a son content
De sentiers éperdus

Qui me dit que ces sentiers sont muets ?
Ils bruissent de tous leurs yeux
Et sont les amis
De mon parfait secret
Ils sont la pâture
Où je défroque mes évidences
pour mieux les cerner de doutes

Les paupières d'écorce
Ouvrent d'impossibles retraites
Que je me plais à montrer du doigt
Pour signaler la dupe
Que je ne suis pas

Pupilles rieuses
Vous ridez les feuilles
Qu'agitent mes intranquillités
Souterraines
Ma caverne est votre arène
Et nous livrons combat

Œillades obliques
Aux détours des silences
Il n'est pas une goutte de sève
Qui ne sache jusqu'à mon nom

Aucun habitant de m'épargne
Son clin d'œil
Je suis livré
Je suis l'ivresse
Qui me gagne
Vaincu
Par le cuir
La boue
Le sentier
Et tous ses regards