mercredi 9 janvier 2019

Miroir, mon beau miroir



Je lis, tu lis, nous lisons.
Des romans, des nouvelles, des poèmes, des essais...

Parfois on aime, parfois pas.
Parfois on sait pourquoi, parfois pas. Tiens, pourquoi ?

Parce que la lecture est un miroir de l'âme
(quelqu'un l'a sûrement déjà dit avant moi mais ce n'est pas grave).

Il y a des évidences dans nos raisons d'aimer un livre. Tout simplement l'histoire, ou le style de l'auteur•e, par exemple. Mais en l'absence de telles évidences, ce qui justifie, selon moi, notre appréciation, tient de facteurs intimes et inconscients. Le livre contient de petits aimants qui s'accordent avec ceux que nous avons en nous.

Il se crée donc des connexions qui nous attachent à l'écrit et nous poussent à poursuivre la lecture même si l'histoire n'a rien d'extraordinaire, même si le style n'a rien d'exceptionnel. On se sent bien dans le bouquin, on fait corps avec lui. Peut-être qu'on se projette, d'une manière ou d'une autre. Peut-être qu'on perçoit l'écho des mots dans la vallée de notre âme.

Je connais une personne qui a lu sept fois Candide, de Voltaire. Et une autre qui en est à sa cinquième lecture de Bartleby, d'Herman Melville. Je gage qu'aucune des deux n'a de problème de compréhension... Non, je suis sûr que si elles reviennent si souvent à cette lecture-là, c'est parce qu'elles s'y retrouvent elles-mêmes.

Un rendez-vous avec soi dans l'intimité d'un livre, n'est-ce pas le plus beau cadeau de la littérature ?