jeudi 17 janvier 2019

Rendez-vous

La nuit lentement se délite
Dans les élans d'une aube écrite
En gestes d'hésitation.
Réveil en insémination.

Être cet être en devenir,
Une promesse d'avenir,
Mais sans entendre les sirènes
Chanter : pour le moment, ça peine.

Comme une envie de tout fermer,
Se détacher du bras armé
Qui nous contraint dedans l'agir.
Troupeau de museaux à mugir.

Question : ouvrir les yeux, pourquoi ?
Pas mieux en soi de rester coi ?
L'immobile extase séduit,
Précieuse absence d'envie.

Bien entendu, c'est trop facile,
C'est un peu court et trop docile,
Jeune homme. D'ailleurs, qu'on y pense,
La vie a de ces exigences.

Elle demande d'exister,
Pas seulement de subsister
Dans le métro boulot dodo.
La déprime, au fond, a bon dos.

Tendre le bras, toucher du doigt
Ce que l'on veut, ce que l'on doit.
Puis, accepter le rendez-vous.
C'est toi, c'est eux, c'est nous, c'est vous.

C'est tous ceux qui en ont envie,
De se trouver, rester en vie.
Dépasser troupeau de museaux,
Prendre le large à pleins naseaux.

Pleine pelletée de terreau,
Planter la graine de héros,
Bien tasser et puis arroser.
Ça va pousser, ça va oser !

Une prochaine floraison
Qui nous ébranle la raison.
Ouvrir, sortir, partir, et quoi ?
Il n'est plus question d'être coi.

La nuit lentement se délite
Dans les élans d'une aube en fuite.
Le rendez-vous est pour bientôt,
Ce n'était vraiment pas trop tôt.