La nuit lentement se délite
En gestes d'hésitation.
Réveil en insémination.
Être cet être en devenir,
Une promesse d'avenir,
Mais sans entendre les sirènes
Chanter : pour le moment, ça peine.
Comme une envie de tout fermer,
Se détacher du bras armé
Qui nous contraint dedans l'agir.
Troupeau de museaux à mugir.
Question : ouvrir les yeux, pourquoi ?
Pas mieux en soi de rester coi ?
L'immobile extase séduit,
Précieuse absence d'envie.
Bien entendu, c'est trop facile,
C'est un peu court et trop docile,
Jeune homme. D'ailleurs, qu'on y pense,
La vie a de ces exigences.
Elle demande d'exister,
Pas seulement de subsister
Dans le métro boulot dodo.
La déprime, au fond, a bon dos.
Tendre le bras, toucher du doigt
Ce que l'on veut, ce que l'on doit.
Puis, accepter le rendez-vous.
C'est toi, c'est eux, c'est nous, c'est vous.
C'est tous ceux qui en ont envie,
De se trouver, rester en vie.
Dépasser troupeau de museaux,
Prendre le large à pleins naseaux.
Pleine pelletée de terreau,
Planter la graine de héros,
Bien tasser et puis arroser.
Ça va pousser, ça va oser !
Une prochaine floraison
Qui nous ébranle la raison.
Ouvrir, sortir, partir, et quoi ?
Il n'est plus question d'être coi.
La nuit lentement se délite
Dans les élans d'une aube en fuite.
Le rendez-vous est pour bientôt,
Ce n'était vraiment pas trop tôt.