La nuit aboie
Elle déchire les rêves
De ses canines
Et renvoie le dormeur
À d’autres inquiétudes
La nuit aboie
Parce qu’un sanglier
Parce qu’un renard
Parce qu’un rôdeur, peut-être
Seule l’ombre le sait
La nuit aboie
Son écho d’encre
Au creux des vallées
Elle écrit l’histoire
Qui fera le rêve du chien
La nuit aboie
De tous ses yeux ouverts
Elle sillonne à grandes foulées
Son territoire à défendre
Face aux menaces celées
La nuit aboie
Et c’est le monde entier
Qui gronde dans les gorges des gardiens
Plus peureux encore
Que ceux qu’ils protègent
La nuit aboie
Elle enrage de n’avoir pu les éveiller tous
Malgré la ferveur de ses cris
La nuit jure
Qu’elle fera mieux la prochaine fois
Toscane, juillet 2020