vendredi 7 juillet 2017

Navigation

Or, le navire avance,

Bateau ivre de ses envies.

Il tangue l’espérance,

Son moteur cahote la vie.


Le port abandonné

Trépigne au fond du souvenir.

On n’oit plus le cheval hennir,

La terre a tout donné.


Maintenant, c’est le large

Qui s’étend au coin d’une feuille

Comme une mûre que l’on cueille,

Un baluchon qu’on charge.


Je suis ce marin-là

Que la tempête n’effraie point.

Je tiens la rame dans mon poing,

Je ne me sens pas las.


Je n’ai pas besoin d’ancre.

Car, si une feuille déserte

Par devers mon cap est offerte,

Là, je jette mon encre.


                                                                                            Toscane, 2017