Or, le navire avance,
Bateau ivre de ses envies.
Il tangue l’espérance,
Son moteur cahote la vie.
Le port abandonné
Trépigne au fond du souvenir.
On n’oit plus le cheval hennir,
La terre a tout donné.
Maintenant, c’est le large
Qui s’étend au coin d’une feuille
Comme une mûre que l’on cueille,
Un baluchon qu’on charge.
Je suis ce marin-là
Que la tempête n’effraie point.
Je tiens la rame dans mon poing,
Je ne me sens pas las.
Je n’ai pas besoin d’ancre.
Car, si une feuille déserte
Par devers mon cap est offerte,
Là, je jette mon encre.
Toscane, 2017