lundi 10 juillet 2017

La vieille Volvo brune



Ce matin, tu n’démarres plus.

Ce matin, tu as disparu.

Les ans ont eu raison de toi.

Avec toi part une part de moi.


Je me souviens de nos voyages.

Ces instants partagés, sans âge,

Où nous avons conquis le monde,

Danseurs effrénés dans la ronde.


De toi, j’ai toujours été sûr,

Prêt à enfiler mes chaussures.

Par toi, me laisser emmener

Dans la confiance en mon aîné.


Tu ne manquais pas de vigueur.

Parfois, même, trop de rigueur.

Avec toi, y avait pas de mais

Quand tu me portais au sommet.


J’ai aimé ce temps-là, tu sais.

Une route où tout florissait

À l’ombre de ta silhouette,

Passé miroir aux alouettes.


Mais aujourd’hui, tu es partie,

T’as écrasé le champs d’orties.

Elles m’empêchaient d’avancer.

Libre, je le suis de danser,


D’aimer, tout, et de conquérir,

Sans ton accord venir quérir,

Cet univers de mes envies,

Le joyeux chemin de ma vie.


Merci pour tous ces kilomètres

T’as fait de moi mon propre maître.

Je me sens fort, je suis capable

Et, de l’univers responsable,


Veux arpenter la moindre sente

Qui fasse écho à mon entente.

Je suis l’archange déployé.

Jamais plus les ailes ployées.


Je ne veux pleurer ton départ.

Cette fois-ci, c’est moi qui pars.

Je suis mon rythme et mes pas,

Le monde me tend ses appâts.


                                                                                                                Toscane, 2017


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