Il y a toute sorte de gris
Le gris du ciel
Il n’est pas le moins connu
Il a la banalité des voix météo
Le gris des fumées
Pour mieux recenser les usines
Et polluer nos pensées
Le gris des costumes
Camouflage terne
Pour cacher une certaine misère de l’âme
Le gris des automobiles
Qui ont refusé le patchwork
Parce qu’elles lui préfèrent la tristesse uniforme
Le gris des yeux
Qui cherchent le sourire de la lumière
Et ne trouvent que la tristesse d’autres regards
Le gris de l’âme
Elle plonge dans la nuit des cœurs
Et échoue à toucher aux rives de l’espérance
Il y a toute sorte de gris
Mais ce soleil me salue
Et ses rayons font des bras
Auxquels je réchauffe mes souffles
Ils effacent tous les gris
Jettent du jour en pincées joyeuses
Allument des instants étonnants
Et tisonnent l’idée de vivre.