Il y a toujours ce
temps d'arrêt
dans la journée
ce moment qui s'accroche à l'éternité
l'aube d'un instant
qui tarde à succéder
au crépuscule de l'instant d'avant
Il y a toujours ce
temps d'arrêt
qui englue
les pensées
les gestes
les regards
et dessine sur nos fronts de lumière
l'ombre d'un marbre doux
où l'on sculpterait
peut-être
un devenir
Il y a toujours ce
temps d'arrêt
penché sur le berceau de l'avenir
il le trouve beau
il est touché par tant d'innocence
alors il s'incruste
et prolonge l'inexistant
dont l'âme pourtant
craint les échos
Il y a toujours ce
temps d'arrêt
pour nous dire que
rien ne sert de courir
l'haleine brisée
Tout le labour de notre vie
doit à la charrue
coriace
il ne doit rien
à l'être que nous sommes
cet être incapable de prendre au vol
le moindre temps d'arrêt
pour en faire un temps de vie