Je me couche.
Je cède à la fatigue de veloursQui m'imprègne jusqu'au soupir.
J'abandonne la lutte
De la vie vécue en cette journée
Qui fut tant de fois éphémère.
Une vie de pas tranquilles.
Une vie de pensées futiles
Que je n'ai pas su nommer.
Je me couche et toi,
Tu ris.
Tu ris
de cette musique infinie
Que j'entends comme un
Premier babil
Déferlant sur l'improviste.
Un quiproquo qui s'excuserait.
Un tintamarre de silences
Entrecoupés de clameurs muettes.
Tu ris
De cette bonne pâte
Avec laquelle on fait les bras
Qui enserrent.
L'immensité d'un amour nu
Bien au-delà du regard des astres.
Tu ris
Et tes éclats
Ont la blancheur du soleil
Que les yeux espèrent.
Tu ris, enfin,
Et ma nuit
Se colore de ce rire vaste.
J'ai saisi dans mon poing
Ces échos triomphants
Et je les ai offerts
Au passant
Oublieux de ses songes.
Puisse-t-il y trouver
Une paix pareille à celle
Que tu me promets
Chaque fois que
Tu ris.