Petits oiseaux, de Yôko Ogawa, est une petite perle, un petit moment suspendu.
On y rencontre deux frères dont on suit la vie, depuis leur enfance jusqu'à la mort du cadet.
L'aîné est handicapé. Il vit dans son monde et ne parle d'autre langue que l'ancien parler des oiseaux. Et seul son frère cadet le comprend. Le plus jeune va consacrer sa vie à s'occuper de son aîné, qui n'a de véritable intérêt que pour les oiseaux. Il s'occupe de la volière de l'école voisine. Il meurt prématurément et le cadet prend le relais. Il sera le monsieur aux petits oiseaux.
Voilà, c'est tout.
Il ne se passe rien. Si rien ne sont des sucettes achetées au magasin du coin, chaque mercredi. Ou une histoire d'amour en devenir mais toujours en suspens.
Dans ce conte philosophique moderne, l'auteure nous invite à côtoyer les personnages dans une intimité qui se tisse au fil des pages alors que rien ne survient. Si ce n'est un quotidien lissé par l'érosion des habitudes.
Moi qui suis plutôt friand d'histoires, justement, je me suis laissé surprendre. J'ai vite compris que je n'allais pas être témoin d'aventures extraordinaires. Et c'était bien. Ce livre est une méditation, il est fermement ancré dans le présent de ses personnages. Chaque moment de lecture est une parenthèse salutaire.
Une invitation à apprécier le peu.