Se livrer à son jugement
Au souffle précaire
Qui efface les vanités
Et fait taire
Les désastres
Et puis apprendre chaque fois
La couleur de l'obscur
En filament de jais
L'abandon consenti
Au silence
Si ce n'est l'angoisse
Qui tambourine
À l'orée de la gorge
Et puis baisser la garde
Au front de la psyché
Au fond de nos béances
Cicatrices inviolées
Si communément douloureuses
Si pleinement délectables
Qui se repaissent de nos mémoires
Et puis songer à l'aube
Aux pâleurs de refuge
Poignée décidée
Qui nous hisse
Hors de la matrice
Charbonneuse
Choc du souffle
Aux arêtes de vie
Et puis savoir qu'un jour
N'est qu'un répit de plus
Compteur emballé
Jusqu'à la prochaine butée
L'inévitable chute
Vers une autre délivrance
Cet instant où l'on pourra
À nouveau
Se confier à la nuit