Je suis parfois comme cette branche morte :
Je casse au moindre bruit de ma conscience.
Je crains le pas lourd du temps qui me briserait sans y prêter attention.
Je cohabite avec ma fragilité
Mais nos tête-à-tête sont rares.
Je ne la trouve pas très fréquentable.
Et j'ai tort.
Si j'apprenais à l'accueillir, bienveillant
Si j'écoutais ses murmures comme j'écoute les vagues
Si je la contemplais comme les collines toscanes
Je parviendrais peut-être à aligner ma foulée sur la sienne
Je tracerais un chemin bordé de doutes, certes,
Mais qui mènerait dans un ailleurs
Où les branches mortes ne craignent
Ni le pas ni le bruit.