Je n’ai pas dit mon dernier mot.
Il viendra demain.
Il sera cohorte à lui tout seul.
Vous l’entendrez mugir des vents touffus.
Vous le verrez gronder la terre charnue.
Il roulera des râles en gouttes océanes.
Que l’on ne s’y méprenne : il aura la face des plaies muettes
Et la rondeur d’un envol total.
Je le poserai sur un plateau.
Puis, je verserai un chapelet d’ombres
Pour épuiser le sang
Qu’un cœur trop tranchant aura laissé luire.
Alors, seulement,
Il vous sera donné de voir
Celui que je peine à songer.
Celui que je n’attends pas.
Celui qui m’effacera
Et fera de moi son testament.
Le dernier mot
du dernier soupir
du dernier moment
Où je me prendrai pour autre que moi.
Auderghem, 2020