Poèmes, haïkus, réflexions, idées, coups de cœur et autres raisons d'écrire un mot ou deux...
dimanche 12 janvier 2020
Juste au moment de sortir
Ta présence existe
Dans les bruits du silence.
Elle s'écoule en moi
Comme un savon curieux
Qui n'aurait pas encore
Entendu
Le discours des bulles
Et en serait tout
Émerveillé.
Ne ferme pas la porte.
Ta puissance sourd
De l'écho de
Ton ombre.
Elle me happe
Et je m'y coagule
Avec abandon.
Ne ferme pas la porte.
Laisse ta présence puissante
M'obliger à l'oubli de moi-même.
Que je renaisse
Des cendres de mes yeux
Jamais rassasiés
De te savoir
Ouvrant la porte
De mon évidence.
Ne pas
forcément
laisser couler comme
une ivresse de sable
entre les doigts gourds
de surprise
ne pas retenir
assurément
observer en témoin
ce qui tend au devenir
ne pas contrôler
les abysses abhorrent la lumière
de toute façon
ne pas cataloguer
ne pas systématiser
ne pas cocher
ne pas tracer
ne pas choisir
ne pas ourdir
ne pas comprendre
forcément
Demain, peut-être
Que ça devait se produire ?
Je pourrais attendre
Jusque-là
Il y a assez d'albatros
Et de veines
Dans la voûte
Allez, j'attends
Je me livre à moi-même
Je me confie
À l'inexistant
De la confiance
Suspension
Du geste de mon oubli
Je déracine
Où ça coince
Et j'ai l'appétit
Buveur d'encre
De ces après-midis
Sous étoiles
Je ne cherche pas
À savoir ce qui va
Se produire
De toute façon
Il est déjà demain
Cadeau des yeux
Canine
De n'exister pas pour autrui
Ni pour moi
Un pont suspendu
Il hésite
Finalement
Ce sera ailleurs
J'ai évité le bleu
Du toucher
J'irai vaincre
En d'autres mains
Les superficies qui me séparent
De ça
Tu sais
Cette impression
D'être deux
D'être vieux
D'être non-né
Dialogue à trois
Entre moi
Le réel
Et ce que j'en vois
samedi 4 janvier 2020
Surtout
vendredi 3 janvier 2020
Autre que moi
Je n’ai pas dit mon dernier mot.
Il viendra demain.
Il sera cohorte à lui tout seul.
Vous l’entendrez mugir des vents touffus.
Vous le verrez gronder la terre charnue.
Il roulera des râles en gouttes océanes.
Que l’on ne s’y méprenne : il aura la face des plaies muettes
Et la rondeur d’un envol total.
Je le poserai sur un plateau.
Puis, je verserai un chapelet d’ombres
Pour épuiser le sang
Qu’un cœur trop tranchant aura laissé luire.
Alors, seulement,
Il vous sera donné de voir
Celui que je peine à songer.
Celui que je n’attends pas.
Celui qui m’effacera
Et fera de moi son testament.
Le dernier mot
du dernier soupir
du dernier moment
Où je me prendrai pour autre que moi.
Auderghem, 2020