Poser sur la nuit
Un geste tendre
Caresse paternelle
À peine feutrée
Par la crainte de l'éveiller
Se saisir des astres
En une poignée benoîte
Et laisser couler entre les doigts
La sève des enchantements
Entendre les craquements
De la voûte
Annoncer
Une paix d'albâtre
Enfin sentir au fond de soi
Cette féroce innocence
À laquelle tend
Chaque fibre du temps
Le rebours de l'éveil
Ébroue nos carcasses
Ébrèche les stigmates du jour
Et broie le jus rance
De nos épuisements
L'abandon nous sourit
C'est l'éternité qui fait illusion