jeudi 13 juin 2019

Temps

C'est ce flot gris
Qui t'emporte
Gadoue vorace
Aux aspérités tentaculaires

Débat de muets
Dans le brouillard d'un soir fané
Restent les scories de tes rêves
Gâchés

Soleil trop tôt levé
Lune trop vite pleine
Boursouflures des montres
Qui coassent et gémissent
D'être trop regardées

Toi, tu tâches de vivre
Un pas après l'autre
Au rythme des autres
Ou à ton propre tambour
Baguettes cassées

Le temps passe
Oublie-le
Ouvre la malle et laisse sortir
Le bétail de tes déceptions
Songe aux grillons, aux pêches mûres, aux solstices
Et plante là le triste sire
Aux cuisses blettes
Tu as l'aurore au cœur
Et du sable chaud dans les veines
Laisse couler tes rires
Fond le poème au creux de tes mains
Et clame
tes bras ouverts
Ô être libre