mardi 1 décembre 2020

Aphone

Tel que vous me voyez, je suis un chant sans voix.
La main tendue ne touche rien.
Les paupières closes me murmurent des possibles mais je ne sais d'où vient le son.

Est-ce l'air qui manque ?

Je dessine une asphyxie à laquelle m'accrocher car elle donne un sens au vide.
Je suis piètre dessinateur.
Je vais plutôt faire un feu d'un fagot de mots, mais la pluie du doute gâche la fête promise.

Pourquoi cet hiver prend-il les traits de l'automne ?
Averses et brouillard.
Lumière grise.
Et le regret de l'été.

On dit que demain, il va neiger.
J'y vois un geste de bonne volonté.
Étendre ce manteau-là est charité.
Ce qui couvre n'est pas forcément lourd.
La lumière couvre.
Et j'ai besoin de lumière pour retrouver la voix du chant.