Parfois, j’écoute et je n’entends rien
Comme si personne ne m’attendait derrière le coin
En embuscade
Pour me faire saisir l’imbroglio du moment
Le silence en écho à mon appel
Alors l’angoisse
Ai-je murmuré assez fort ?
Peut-être pas
Il manquait un rien
Plus qu’un murmure, un silence
En écho au vacarme qui m’empoisonne
Parce que mon autre ne veut pas s’avouer vaincu
Le silence, que j’ai encore trop de peine à apprivoiser
Et qui me glisse entre les doigts
Tel un sable pur
Il est ma quête
Il se complaît dans l’absence et me tourmente
Car lui aussi sait à quel point je m’ignore
J’ai le geste aphone
Je m’égare là où seules errent
Les chimères
Qui veinent mon âme d’un réseau d’échecs
J’abandonne alors ce manteau de soie
Que j’ai pu croire tissé pour moi
Et je retourne à mes loques
Mes anciennes servitudes
Je suis la gravitation
Je suis le poids
Et je sombre
Jusqu’au silence
Auderghem, 2017