Il zèbre la nuit de son faisceau
Pinceau d’éclat sur la toile obscure
Quand la lune dédaigne accorder
Son regard blafard
Il tend son bras
Et pointe du doigt
Le salut qu’attendent les marins
Nous avons tous besoin d’un phare dans nos nuits
J’ai voulu les miennes opaques
Et plus épaisses que couverture de laine
Je m’y perds trop souvent
Comme on défie le sous-bois lorsque l’ombre a vaincu
Et que l’on est enfant de l’audace
Mais nul repère pour m’aider à sortir de là
Si ce n’est la lueur espérée
Nous avons tous besoin d’un phare dans nos nuits
Et les vôtres, qu’ont-elles à nous dire
Sur vos craintes et vos angoisses vaines ?
Sur vos espoirs aux contours de rêves ?
Les ténèbres trouvent-elles pitance à leur bouche goulue ?
Songez, vous aussi, au rayon
Qui guidera vos coquilles de noix
Et croyez, comme moi, que l’infini nocturne
Connaîtra sa limite
Nous avons tous besoin d’un phare dans la nuit
Auderghem, 7 janvier 2023