mardi 8 novembre 2022

Seuls

Juste un moment dans le grand mouvement de l'immobilité
Comme un archet en l'air
Le suspens des dires
On palpe le velours qui fait la nuit probable
et on se dit qu'ailleurs, le geste s'estompe déjà
On comprend qu'on est le lendemain du souffle
Qu'on avait laissé choir sur les heures finies
Il n'y a que soi et la kyrielle de visages que l'on ne devine pas
Ils nous scrutent comme on pose un manteau
sur des épaules qui tremblent
Sanglot ou froid
On reçoit cette main posée
On baise les doigts qui effleurent
On voudrait leur tendre un sourire
Pourtant, on est seul
Tout n'était qu'illusion
Ou peut-être le souvenir d'un âtre
Par une aube de pluie
Autour, ils sont là
Les rejoindre
Ou, au contraire, ôter la couverture
Poser les pieds sur les minutes froides
Et se préparer à la nuit de veille entre soi et l'âme.
Au fond, a-t-on le choix de la solitude ?


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