Les brumes du soir.
Les brumes de mon âme.
Noircissements passagers, fugaces, douloureux.
Les ai-je appelés, ces instants de mélancolie ?
Ou sont-ils, de leur plein gré, en cohortes bien rangées, venus tambouriner à l’huis clos de ma petite maison dans la solitude ?
Il n’y a pas eu d’invitation, mais je les accueille et les chéris.
Je les confie à mon cœur comme on pose sur le feu la marmite de soupe pour réchauffer le voyageur.
Je leur sers un verre de prune, je leur parle des tabacs que j’ai fumés, je leur rappelle qu’aucun train ne mène de l’autre côté.
Je les rassure sur mon éternelle hospitalité.
Puis, je les remercie et leur indique le chemin du retour.
Et je les regarde partir comme on dit au revoir à un ami… que l’on espère ne pas revoir.
Auderghem, 2017