Interprétation d'un rêve sur base d'un dessin de Yuval Robicheck
On notera d'abord l'absence d'hippopotame, ce qui, en soi, est déjà indicatif des souillures mentales du rêveur. Cela révèle une vacuité volcanique dont les péremptoires offuscations triomphent du nihilisme ambiant. Certes, il y a la figure de Dieu, sous la forme de ce tissu rayé qui s'accroche comme il peut au destin que lui a réservé madame Pervenche, dans le salon, avec la clé anglaise. Soit. On a lu dans le marc de café des soliloques moins obtus.
Passons sur cette trirème qu'Hannibal n'aurait pas reniée - elle n'est là que pour accomplir la parabole du Gestaltgenau fon Leipzig und Kleine Nachtmuzik - et penchons-nous enfin sur la chaise (au départ, ce devait être un tabouret mais ils n'étaient plus de stock chez IKEA). Cette chaise, ce tabouret, ce tabou-chaise, cette chaise est parfaitement tabou, cela va sans dire, et on le comprend à l'aune du mouvement oscillatoire de ce pied dont on ne comprend à qui il appartient en vertu de l'article 1702, alinéa 3, du Code Civil et Rhumatologique (à noter la présence, à la sixième mesure, d'un faux dièse sur le do, greffier, veuillez noter). Ce pied, puisque c'est de lui qu'il s'agit, nous renvoie également à la figure du père, de la mère, du voisin, de l'hôtesse de l'air et des 17 membres du jazz band que ma tante Hortense avait invité dans son jardin pour la Bar Mitsva de son chat dentiste. Ce qui nous amène à l'arbrisseau dont on se demande ce qu'il fait là. Un rien d'ombre, tout au plus. Suivant !
Passons sur cette trirème qu'Hannibal n'aurait pas reniée - elle n'est là que pour accomplir la parabole du Gestaltgenau fon Leipzig und Kleine Nachtmuzik - et penchons-nous enfin sur la chaise (au départ, ce devait être un tabouret mais ils n'étaient plus de stock chez IKEA). Cette chaise, ce tabouret, ce tabou-chaise, cette chaise est parfaitement tabou, cela va sans dire, et on le comprend à l'aune du mouvement oscillatoire de ce pied dont on ne comprend à qui il appartient en vertu de l'article 1702, alinéa 3, du Code Civil et Rhumatologique (à noter la présence, à la sixième mesure, d'un faux dièse sur le do, greffier, veuillez noter). Ce pied, puisque c'est de lui qu'il s'agit, nous renvoie également à la figure du père, de la mère, du voisin, de l'hôtesse de l'air et des 17 membres du jazz band que ma tante Hortense avait invité dans son jardin pour la Bar Mitsva de son chat dentiste. Ce qui nous amène à l'arbrisseau dont on se demande ce qu'il fait là. Un rien d'ombre, tout au plus. Suivant !
Interprétation d'un rêve sur base de notes
Ce qui est intéressant, dans votre cas, c'est que vous pensiez avoir fait ce rêve. Vous y pensez même tellement, avec une si évidente conviction, que vous avez la certitude qu'il est bien réel. Or, cela m'est apparu pendant que je prenais des notes en vous écoutant, ce rêve, de toute évidence, ne vous appartient pas. Vous vous l'êtes approprié. Ce n'est même pas un transfert, c'est presque du vol, si vous me permettez cette image un peu radicale. Non, ce rêve, croyez-moi, est celui d'un autre. Par contre, il m'est encore difficile de vous dire si c'est le rêve de la cigale, du lycaon ou de la limace. Les pistes se brouillent, vous comprenez ? Chacun de ces trois rêveurs pourrait légitimement prétendre à la paternité, ou à la maternité, du songe en question. Prenez le lycaon, par exemple. Seul lui, a priori, pourrait avoir rêvé qu'on lui faisait des tresses. Mais cette évidence est l'arbre qui cache la forêt des incertitudes. Car si on se réfère aux pissenlits, on est forcé de les attribuer au système onirique de la limace. Au même titre que la chaussure peut être le fruit du seul rêve d'une cigale, vous comprenez ? Alors, vous comprendrez ma perplexité devant tout ceci. Il est certain que ce rêve n'est pas de vous, mais il m'est impossible d'en trouver l'auteur ou l'autrice. Par conséquent, il m'est impossible de l'interpréter. Car ce que je pourrais lire pour le lycaon diffère en tout point de ce que je pourrais lire pour la cigale ou la limace, vous comprenez ? Maintenant, si vous voulez tout de même mon avis sur ce rêve, en partant du principe que c'est bien le vôtre (nous savons que c'est faux mais faisons juste l'exercice), donc, si ce devait être votre produit onirique, je dirais qu'il est temps de consulter et d'envisager une hospitalisation à long terme et lourdement médicamenteuse !
Rêve raconté sur base des notes d'un autre écrivant
Au début, j'étais seul. Je ne sais pas très bien où mais c'était dehors, dans un parc ou un jardin. En tout cas, il y avait un arbre, assez grand mais mince. Et tout à coup, je me vois surgir de derrière cet arbre en faisant tadaaa ! Et je me marre. Puis, un troisième moi surgit à son tour, toujours en faisant tadaaa ! Puis, un quatrième. Et mes plusieurs apparaissent en variant les entrées : il y en a un qui paraît à reculons, un autre en rampant, deux qui sortent ensemble en faisant semblant de se battre et on se marre tous. Puis, on commence à se décomposer. On s'enlève un bras et on le donne au voisin, puis c'est une jambe, la tête, et on s'échange toutes ces parties du corps. Là, je comprends qu'on est tous ivres. Et alors ma mère arrive parce qu'il est tard et que je dois me lever, et elle rit de me voir si plusieurs, elle a son tablier de cuisine avec une cuiller en bois qui sort de la poche, alors elle sort sa cuiller et bat la mesure comme un chef d'orchestre et tous les moi, certains avec trop de bras ou trop de têtes, se mettent à danser et le sol tremble, c'est comme un tremblement de terre, tout est secoué, et l'arbre a disparu. À la place, il y a un fourgon de la gendarmerie, avec son gyrophare qui fonctionne, je suis tout seul et je rentre dedans et je me réveille.