mardi 13 avril 2021

Refuge

Il y a forcément cet endroit
Où tu sais que tu pourras toujours aller.
Ton refuge.
Ils appellent cela
L'âme.

Il paraît que la porte grince,
Le portier est avare de son huile.

Il paraît que les volets claquent quand le vent s'ébroue.

Il paraît qu'au fond du jardin,
Un rayon de lune a tissé une rivière.
La nuit, ses diamants murmurent.

Il paraît que l'âtre écoute
Quand les bûches racontent leur voyage.
Ça fait de beaux récits de voiliers et de collines.

Il paraît qu'on t'y attend à toute heure
Avec le sourire des paix ténébreuses.
Le temps désossé sèche sur un fil,
Et tu n'as même pas à suivre la course des ombres.

Il paraît qu'on t'y voit, parfois,
En compagnie de tes espérances.
Dis, est-il vrai que le chemin qui y mène
N'est jamais tout à fait le même ?

Il paraît qu'il ne faut pas s'habituer aux certitudes du refuge.

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