Départ
C'est l'heure
Pétard
C'est l'heure
Pétard
Au cœur
Peinard
Moqueur
Richard
Les fleurs
Tu pleures ?
Rempart
Nuit noire
Demeure
Plus tard
Au bar
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Assez de nuit pour tremper le cri dans l'humeur indocile
Assez de sanglots farouches sur les démarches étonnées
Assez de poings hauts vers la cause évidente
Départ urgent. Et déjà, la fureur intacte au creux de nos calices écarlates.
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D pipés
E ta sœur
P... de m...
A bâbord toute
R pur
T de Ceylan
Je ne vois pas le rapport. Soit.
L'acrostiche a débordé sur la table et s'écoule, sublime langueur, sous le regard enamouré de l'éponge. On voit poindre une idée liquide mais elle est rangée aussi sec. Le fleuve indolent maîtrise son sujet et bientôt, percute le plancher d'une pluie câline. Aussitôt, une ode, un quatrain et un haïku s'envolent au secours des gouttes atterries. L'ode s'empare du D, du P et du A. Le quatrain se charge du E et du R. Le haïku, minimaliste, se contente du T. En formation serrée, les trois aéronefs du langage survolent une paire d'étonnements, un canyon incrédule et une kyrielle de pourquoi, avant de se poser près d'un renard philosophe. On discute. Rendra-t-on à ce départ sa forme initiale ? Les esprits s'échauffent. Il faut dire que les dés sont pipés. Malgré l'air pur et le thé de Ceylan, la bonne humeur file à bâbord toute. Et ta sœur et p... de m... viennent alors mettre un terme à ce qui fut le plus beau faux départ de la littérature. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est le haïku.