mercredi 27 février 2019

Poète, habille le monde


Vivre poétiquement.
Habiter poétiquement le monde.
Oser la poésie.
Vivre en poésie.
Faire du monde un poème.

Les formules sont nombreuses qui veulent toutes dire la même chose.
Le monde a besoin de poésie.
Il a besoin qu'on s'occupe de lui, bien sûr. Qu'on prenne soin de la nature. Qu'on prenne soin de l'humain.
Je suis de ceux qui pensent qu'il a cruellement besoin de poésie.
Et chacun là dessus a son mot à dire.
C'est ce que je peux lire dans cette anthologie où je puise un air plus pur.

Ma façon à moi de le dire, c'est habiller le monde de poésie.
Cela m'est venu à l'instant.
Je pensais à ce moment vécu, cette petite parenthèse dans ma vie où la poésie a dicté mes gestes.
Nous étions sur une plage, sous un soleil d'avril. Je regardais la mer. Regardé-je autre chose quand je suis sur une plage ?
Je vis un coquillage.
Soudain me fut murmurée l'idée d'y écrire un mot. Une impulsion, je la saisis.
Alors, d'autres coquillages vinrent. Ce fut une affaire de famille, tout le monde s'y mettait pour m'apporter des coquillages. Des coquillages blancs, je précise. Et je les couvrais de lettres noires.
Je les habillais de mots. Et ces mots à leur tour allaient former une petite nébuleuse de coquillages posés sur un rocher. Un vêtement de poésie cousu de coquillages.
Ce jour, j'avais habillé le monde de poésie.
Et lorsque j'y repense aujourd'hui, j'ai le cœur aussi léger qu'il le fut ce jour-là.

Je n'ai plus ouvert une telle parenthèse depuis.
Pourtant, ce n'est pas difficile d'habiller le monde de poésie.
Il suffit de quelques coquillages.

D'ailleurs, si vous regardez bien, vous les verrez sourire.

mardi 19 février 2019

Rencontre

C'était un soir, c'était un matin
C'était hier, c'était au début de tout
C'était l'instant où m'échut le droit de recevoir dans la coupe de mes mains l'eau précieuse de sa présence.

Sa présence.

Si longtemps ignorée
Si longtemps tue
Si longtemps attendue
Que l'espoir même avait baissé les bras et, voûté, ne croyait plus aux chimères insistantes sensées nourrir l'espoir.

Nourrir l'espoir.

Lumignon fragile à l'orée de mes pensées.
Frêle vacillement qui par sa fragilité, justement, bâtissait une muraille derrière laquelle m'abriter.
C'était l'écho de la vallée qui me revenait, me revenait, me revenait, en présent inédit.
Signature que l'œil devine dans les esquisses d'un matin moins blafard que les autres.
C'était une annonciation et je fus si pleinement sourd à son murmure.
Mais elle eut plus de ténacité que moi et son chant finit par m'emplir.

Et son chant finit par m'emplir.
Emporter mon être dans un torrent de joie superbe.
Gonfler ma voile au cap d'une inouïe félicité.
Il m'a porté, fétu, au seuil de cette rencontre.

Je n'ai aucune mystique pour me couvrir comme on dispose un châle sur des épaules qui ont froid.
Aucun dogme, aucun bréviaire ne me dicte ses certitudes au détour de mon chemin.
Je ne marche aucunement dans les pas d'aucun prophète.
Je ne fais aucune prière car n'ai faite mienne aucune religion.
Pourtant,
       Je le dis,
              Quand je l'ai rencontrée, j'ai rencontré Dieu.

mardi 12 février 2019

Quotidien

Ce matin-là, j’avais envie,
Mais je me suis cogné au réveil.
Ce matin-ci, j’aurais aimé,
Mais je me suis cogné à la liste des courses.
Ça me rappelle cet autre matin où j’aurais bien,
Mais où je me suis cogné à la tondeuse à gazon.
Et ce midi-là ? Je n’aurais pas dit non,
Mais je me suis cogné à la bulle à verre.
Ce qui me fait penser à cet après-midi : j’avais décidé,
Mais je me suis cogné à des pots de peinture.
C’est sans commune mesure avec cette avant-soirée, où j’étais prêt,
Mais où je me suis cogné à l’interro de géométrie.
Ou encore ce soir-là, lorsque j’ai eu l’intention,
Mais que je me suis cogné à une forte odeur d’égout dans la cave.


La vie te régente, la vie te menotte, la vie est une cogne.
Tes petites envies ? Elle s’en cogne.
Alors, faut voir à avoir de la pogne
Si tu veux vaquer à tes propres besognes.

lundi 11 février 2019

Les Logorallyes magnétiques



Le principe est d'écrire un logorallye "à la manière" des Champs Magnétiques de Breton et Soupault. L'idée est de me lâcher.
Les sept mots du logorallye sont les sept premiers que je lis dans sept publications différentes sur un célèbre réseau social.

autrice - lecteur - perplexité - chat - lire - trouver - juste
À ma gauche, une autrice. Que fusent les applaudissements. Que l'on instaure la loi littéraire et fasse sonner les trompettes suspicieuses. J'ai l'honneur d'ouater l'ambiance de ces oraisons péremptoires. À ma droite, le lecteur. Diffusion simultanée des esprits, jaillissement octogonal de l'huître et autres prépositions similaires. Or, donc, nous avons une rencontre de déflagration, sorte de minihumanisation spectrale qui hume les sobriétés. Soit. Le débat s'ouvre sur une prune blette que disposent en coin les mains caduques d'une souris. Et moi, là-dedans, je ne suis qu'un point, lumineux ou terne, parmi des moires d'obscurantisme délétère. Je devine votre perplexité. Moi-même, ayant vécu les dix abîmes d'entropie de la renonciation, je doute des saillies bucoliques qui secouent les buis confluents. Mais je m'accroche. Je mords, je cogne, je rue et les brancards n'ont d'autre choix que de virevolter allègrement les oligarchies célestes. Et toc ! dirait le sénéchal, ne serait-ce au moins la faute du chat car ce félin n'est pas l'autre. Homère, dit-on, ne fut jamais aussi défiguré que par une figue hostile. Une légende, certes. Mais ce qu'on peut lire, on le peut commenter. Et là, j'en réfère à Jules, Fidel et Theresa, je renonce. Je préfère les mille circonvolutions des civières à une seule parcimonie, fût-elle embrasée. Alors, permettez-moi l'expression, je flatte l'aubépine. Il vous reste une seule mission, délicate mais obséquieuse : trouver. Non pas le bonheur ou une quelconque émotion de salivation. Mais bien ces jérémiades transies que nous eussions volontiers dévouées à tout autre que cette pimbêche. Le sentiment serait plus juste, vous ne trouvez pas ?


poète - sport - chacun - message - aimer - atelier - clé
Tu es venu, poète, et ta rime enflamme nos extases de papier. Tous ici nous avons reçu ces oraisons comme des flèches de massepain : une ovation, un rythme désuet qui effiloche nos arrières. Pendant ce temps, tu fais ton petit sport matinal, brevet à la clé, dans une soupe indifférente. Juge-t-on chacun sur son mérite ou sur ses épanchements ? Je sais vers quelle réponse tu penches, Ophélie, et je n'en suis pas plus étonné que ça. Il est vrai que, depuis toujours, tu adresses aux cormorans le même message de divination : laissez-les faire, ils abhorrent et ne détestent plus. C'est un beau message, fleuri et expansif. Le genre qu'on aime aduler dans la mansarde glauque, au milieu des toiles blettes de nos aïeuls. Alors, c'est avec une certaine candeur que je me reproche ces litanies sordides. De toute évidence, je n'ai pas su émouvoir la salade de mots qui fixait nos crevaisons. Je pourlèche ces babines de feutre et m'enduit les paupières de miel aveugle. J'ai beau tourner la broche, le gonflement ne cesse d'irriter celles et ceux qui optent pour l'autre. Il faudrait décidément que j'organise un atelier autour de cette thématique : les faiseurs de craquements. On y inviterait les débordements, les fêlures et les obstinations. Autour d'une table de préceptes, on tisserait des mangues de justice et tous ensemble, on frapperait trois fois les coups vernis de nos ablutions. Elle est là, la clé. Juste à portée de main. Reste à ouvrir... et à signifier.


devenir - traversée - seul - violent - femme - prêt - lecture
Il ne suffit pas de le vouloir pour devenir, encore faut-il enfanter l'imaginaire ! Ce ne sont pas mes mots mais ceux d'une égalité gauche achevée par un espace réduit. Tu n'auras jamais autant de pouvoir qu'en défaisant les ligaments crispés de cette domination ancestrale, en fouissant les épilepsies rudimentaires de tes ancêtres, en grattant, sous la vive surface de poudre, les extases induites. Pendant ce temps-là, j'en serai au milieu de ma traversée, ondoyant sous les courbes centenaires des peupliers visuels. Nette sera ma vue de l'angle carré, net sera mon hospice antédiluvien. Mais combien de fois ai-je été seul devant les évidences agnostiques de ces brebis malingres ? Tu ricanes ? Je te comprends. Ces divagations paupérisées n'émiettent aucune évidence : par leur sang, elles sensibilisent les cloîtres. Partant, les ressacs. Il faudra bien ce violent tintamarre des âmes pour contenir le flot rubicon des chastes oraisons. Et je ne suis pas sûr d'y parvenir, moi, sentencieux personnage des vaudevilles caduques. Un cantique célèbre, d'ailleurs, parle de cette femme à bulles que l'on ne voyait qu'aux clameurs soudaines des lilas. C'est elle que je cherche dans la bibliothèque, c'est elle que j'ai aperçue dans mon songe pourpre. Pourtant, je sais pertinemment qu'elle n'existe pas, si ce n'est dans l'oubli des métaphores. Et je ne suis pas prêt à retenir ces bourgeons. Non qu'ils me serrent. Ce serait plutôt le contraire. Ils me vrillent les ouïes, satans délibérés, et je n'entamerai de nouvelle lecture qu'à la seule condition qu'ils survoltent mes addendas en pénétrants syllogismes.


serrure - poésie - avis - attendre - tempête - cause - carnet
Ce n'est pas la clé qui importe, Philomène, c'est la serrure. Ils le disent et le répètent dans tous les manuels de savoir-vivre, aux pages nues des versifications de couloir : l'absence est plus grandissante que l'empire des sismographes. Et de la nuée pataude dévalent des torrents d'imprécations, litotes insurgées qui dénaturent l'épiphanie soudaine. Or, je n'y suis jamais allé, dans cette sordide crevasse. Je n'ai jamais vautré mes soutanes de bélier. Est-ce vous qui avez ouvert le robinet de la poésie pour remplir le seau de nos fustigations blêmes ? Ce fut un coup de génie, si vous me permettez l'angoisse. Vous donnerais-je mon avis ou préférez-vous une côtelette ? Je vous le donne en mille : la flèche était caduque. Je soupèse votre étonnement et savoure l'idéal. Ça y est ? Je peux continuer ? Alors, je passe les présentations sophistiquées et glisse tout de suite la cinquième, moteur hurlant, poussière de crachins aux bornes desquels se multiplient les heures. Et nous voici à l'aube d'un antre benoît, ficelle de saugrenu en extase, jubilations cannelées des prépositions. Attendre eut été plus sage, dites-vous ? Je ne partage pas votre génération. Je m'insurge même ! Car, avouez, la tempête était bien sournoise quand l'esprit chevaleresque frémit ses obédiences. Elle n'eut d'autre choix que de contrebalancer les exhortations publiques pour éviter une suffisance de mauvais aloi. Et alors ? Est-ce là la seule cause de nos crevaisons ? N'y a-t-il point de jugement dans le jeu des prophètes ? Je lis dans votre regard les ombrageuses félicités du tiraillement. Et j'y réponds par sept tranchants mystiques, ceux que j'opine du chef par leur vraisemblance. Vous pouvez noter cela dans votre carnet, j'y ajoute un dernier spasme : celui des bières et des ventrus, celui des pourpoints polissons qui verdissent nos humeurs. Vous voyez ce que je veux dire ?

réserve - aimer - architecture - accepter - doute - début - voir
Sortez de votre réserve, Sébastien, et faites-nous l'honneur d'une belle engueulade en saisie de papilles Oui, elles ont du goût, ces saillies verbales que vous ajustez avec panache dans les quiproquos des vestibules. Oui, elles sont appréciées, vos élucubrations vociférées à l'aune des sentiments mitigés. Qui ne pourrait aimer cette défaillance fictive que vous plaquez de grenat dans l'antichambre de la mystification ? Je mets ma main au feu : votre architecture disciplinaire n'a d'yeux que pour les étendues marécageuses de nos hésitations, de nos peurs, de nos tremblements stupéfaits. Que nous n'ayons jamais répercuté ces échos de gosses qui s'égosillent n'a rien d'étonnant. Il n'y a rien de plus difficile à accepter qu'une lésion au firmament des angoisses. Horreur ou gaufrier, le choix est limitant, peu entraînant et, pour tout dire, décalcifiant. Vous sous-estimez nos gargarismes, savez-vous ? Versez-y un peu d'abscons et vous récolterez des fruits bien confits. Même si le doute est permis, eu égard aux extravagances nichées au creux des souliers de satins qui perturbent l'équilibre surfait de ces dortoirs ramassés. Ceci n'est que le début, Sébastien. Voyez plus loin que ces cils délabrés. Entendez-vous le son du canon et le bronze des cloches vitupérées ? Entendez-vous la clameur ascendante sur l'escalier du paradis ? Non, bien sûr. Vous pouvez tout juste voir un espoir, ténu, dans la fange de nos véritables ornières. Celles qui cachent le néant. Celles qui ourlent les diatribes. Celles, enfin, que je nommerai perles comme un dessine un avenir...


nouvelle - ciblage - petite - aube - ami - plusieurs - éplucher
Ce n'est pas historique, Micheline, c'est pathétique ! Votre dévoué canard n'a pas cessé d'hypnotiser les calculs de ressemblance dans l'antre belliqueux de cette loutre. Et vous savez la nouvelle ? Le poivre est moulu. Or, nul n'y tenait, à ce thé dansant oblique dont le fond, sincère, avait fêlé l'absence de ciblage. C'est là, d'ailleurs, que Catherine de Medicis fit entrer son labrador de velours, en instance d'obésité. Nul, je le répète, ne tenait à falsifier l'examen. Pourtant, tous ont eu vent de ces syllogismes de fatras, du Portugal à l'Andalousie, selon les codes vertigineux des ambassades fiévreuses. Frileuses, serait plus juste. Et vous avez raison. Morte est la sangsue quand le feu consume les éternités. L'histoire n'est pas petite quand elle s'écrit en lettres de massepain. Que dirait-on des limaces s'il ne nous était donné de les transplanter dans les cervelles fétides de nos oublis ? Voici venir l'aube d'une réminiscence, voici l'apparat digne d'une royale cassonade, enflée de ses mortuaires, ciblée, elle aussi, par les faucons besogneux. Et pendant ce temps, l'aube déchire les voiles tentateurs qui dessinent une ombre cinétique et bancale. Non, je ne serai pas de ceux qui répugnent à l'évidence. Non, je n'irai pas par la poterne de mes grâces impliquer d'autres oraisons. Je me ferais moine plutôt que ton ami, Bérengère, et nul, j'y reviens sans cesse, nul n'a de source qu'on ne puisse tarir, fût-ce par comparaison. Aussi, plusieurs sont les rêves et plusieurs sont les estimables sangliers qui gargouillent leur compassion. Un sujet succulent, n'est-ce pas ? Un roman qu'on voudrait éplucher jusqu'à la dernière soupente, celle qui ouvre le glas et fait de nos empires des harangues futiles. Hélas !


faiblesse - chambre - carnet - faire - moi - attendre - joie
Antonin, vous avez la faiblesse de croire aux aubépines fracassées, et je m'en veux car, de toutes les oscillations, la vôtre est la plus splendide. Ne cessez jamais d'ignorer le futile, il est dans la danse comme on est en dévotion : par systématisme. Ornez ce balcon de mièvreries et vous y verrez, bientôt, poindre une chambre catalysée de ses enfermements. Ornez ce balcon d'un grossissement vulgaire, et toutes les sources taries se pencheront sur le berceau afin d'écrire en leur carnet les grossièretés d'une vie de salpêtre. Honte aux justifications puériles qui cognent les embrassades ! Je vais vous faire, moi, et le faire encore plus si ce n'est mieux, car le mieux est l'ennemi du tien et ce qui est à toi est à moitié. "Galamment, il retira sa main de la sienne et franchit l'espace qui le séparait de moi" : n'est-ce point une envergure défigurée ? N'est-ce point l'absolue tendresse d'un grisonnement audible ? Bien sûr, Antonin. Et vos écrits suaves n'y peuvent rien : la sollicitude devra attendre, voyez-vous. Elle fera le pied de grue, pendant un siècle ou deux, puis s'en ira sur la pointe des parapluies, vers d'autres rivages, d'autres quatrains. Et nous resterons au milieu de cette joie, petit tourbillon facétieux qui se rira des esclaves du bonheur comme on se gausse des ananas sous crème fraîche.


sublime - vie - haine - joyeux - légèreté - journée - arriver
La prédominance des suspicions ne déborde qu'une fois du calice mielleux de nos entrailles. Pourtant, à chaque fois, c'est une remontrance capitale qui échoit aux désignés. Si tant est que cette sublime raréfaction soit réelle, tangible, putrescente. Mais voilà, une fois de plus, l'illusion du vouloir l'a emporté sur la versatilité de nos caractères pléonastiques. Et hop ! Une vie de plus sur l'autel de la fascination. Non, mais, René, regardez-moi ce capot vide. On entre par là et on ressort en toute beauté de sérieux ? Vous ne pensez pas qu'il serait temps de séduire ? La virtuelle ressemblance de nos actes féconde un univers en sauce, nappage de haine sur les forces multiples qui animent les gardiens de nos fois. Hurlez, si vous le pouvez, moi, je minimise. Je préfère ce joyeux drille à ces mortifères encensements que l'on voit défiler, morbides, sur les fenêtres obtuses de nos réverbérations. Quant à cette légèreté condamnable, je n'en ferai grand cas, à condition, bien entendu, que l'on revigore les séances par quelques gratitudes opalines. Là, je ne dis pas, je pourrais me laisser convaincre et marcher, in extenso, dans l'abrupte inconscience de ma propre fertilité. Je n'aurai d'ailleurs pas assez d'une journée pour écosser les faux-semblants qui émaillent cette roseraie. Donnez-moi un peu plus de temps, que j'interroge l'oracle de notre sang. Il m'avait prédit, la dernière fois, une pitoyable sangsue, que je n'ai toujours pas aperçue. Mais peut-être doit-elle encore arriver ?


lundi - être - annonce - faillir - penser - vrai - commune
Pour commencer, on a créé le lundi. Genre histoire d'emmerder le mortel ennui de ces solitudes ficelées comme des évidences. Mais on ne s'est pas arrêté là, en haut de cette tour fragile. La besace contenait bien des restes de discours, et l'une ou l'autre satiété virale, il fallut tout de même désarticuler les propos menaçants qui viraient au bleu. Être ou ne par être, telle est la déformation subtile qui s'opérait au dedans des goélands factices, haineux et proprets. Oui, Lucie, c'est la même bedaine qui jaillit du slip. On y croit ? On n'y croit pas ? Peu importe. Une fois l'annonce faite, le parrain défit ses sandales de paranoïaque et plongea dans la soupe dantesque. Et hop ! Voilà le ballet qui commence par une sauce de pirouettes. Tu te rends compte ? J'ai failli déborder de tendresse face à ce clochard viscéral que des années-lumières de dérogations n'ont pas fait chanceler une seule fois. C'est décidé, je vagabonde. Cela me fait penser, d'ailleurs, à cette fable teintée d'iode où l'on émane bien plus de cerises que les circonvolutions totales du mécréant. Koalas, pandas et autres échalas n'ont eu de cesse de ventiler le vrai, je m'y attèle dès l'origine, à petits tâtons oniriques, par parcelles de vermicelles, cause commune et indéfectible de ces ratiocinations divines en métabolisme. Cuisantes, n'est-ce pas ?


heure - question - carnet - colère - envie - commencer - tous
Prenant la tangente comme on prendrait l'espoir, je méprise la facette délavée de cette mécanique péremptoire. Je soulève les os flétris de ces macaques embaumés et j'y sème, totalitairement, les agrégations vésiculaires que l'on m'a apprises à l'école. Pour l'heure, je n'en ferai pas plus. Mais revenez demain, et nous verrons si la lumière retentira de ses gloires d'antan. Non pas que j'y verrais un beau sentiment ficelé en rôti mais plutôt une gigue, malmenée, confrontante et  silencieuse. Pouvez-vous répéter la question ? Je m'y plonge dès potron-minet, entre la chouette et le nid versé d'aubépine. Et le poète ? Il prend son carnet et le disqualifie de présomption. C'est bien naturel, d'ailleurs, Hortense. N'y avez-vous pas songé un seul instant, dans votre rictus ? Espoir, espoir, tels sont les mots des maux, moufles tragiques sur lit de banquise. Il me prend une colère salutaire, saturnienne même, quand j'aperçois les ombres chastes de ces gésiers lourds. Dès lors, je n'anime plus les scélérats, je les imite et les reverse en tranches amidonnées. Ce n'est pas l'envie qui manque de les déglutir mais maman m'a toujours interdit de sourire aux nues. Alors, je m'applique. Et vous ? Comment cirez-vous la boiserie multiple ? Comment allez-vous commencer ce que vous ne parviendrez même pas à terminer, si tant est que vous le vouliez, végétalement parlant ? Ne cesser de bruire, tel est le son facile que je mordrais en embuscade. Et là, je les prendrais tous, les piétinerais tous, les aimerais tous.


jubilation - lire - avoir - Pâques - chemin - trouver - prochaine
C'est décidé ! Nous irons forcer la jubilation dans cet antre malmené d'histoires lugubres. Ou plutôt félines, car il en va de cette roseraie comme d'un gnou : ce n'est pas la frime qui compte mais l'absolu. On n'aime rien tant que l'ambivalence dictatoriale des espèces, surtout en ces temps fâcheux. Alors, permettons-nous un petit recensement, une toute légère falsification que l'on aura bien de la peine à lire sans un chaperon. Oui, Michèle, les bestioles grimpent et nous les apercevons du haut des synonymes. Est-ce pour autant la facilité qui guette l'ennui ? Je ne le pense pas, et j'en veux pour témoin cette concordance des temps avec l'auxiliaire avoir, anti-atomique en devenir, fébrile en grincements. Or, elle n'a jamais vu la mer, cette perfection, elle ne l'a même pas imaginée dans les roulades de ses auscultations. Jamais plus fervente, elle fêta Pâques sous un cierge de chocolat, fané par les bises froides d'une grande dame. Qui ? Mais devinez, voyons ! Vous chercherez longtemps la réponse dans mes yeux, je n'y cache pourtant rien. Et faisant ce chemin de groins, vous embusquerez les automatismes latents. Hop ! Une pirouette se dévoile, fume un jambon et se carapate, tête la première sous la couette vidée. Il faudra la trouver, cette embrassade-là, pour qu'un dauphin mineur se puisse mouvoir à l'échalote. Surtout, ne le ratez pas, car la prochaine déflagration n'aura pas lieu avant plusieurs instants, tous les mêmes, tous tristes. Tristes ? Non, flegmatiques. C'est plus jazz.


prix - petit - jour - moment - poème - hypocrisie - western
Tout coule. Et ce n'est pas la rivière de sésames qui me dira le contraire. Elle coule, elle, depuis l'aube invétérée de cet énergumène sur trois pattes que j'ai croisé au milieu de quelque part. Un individu, faut-il le dire, rarement éloquent, toujours hâtif, dans les combustions spasmées de ses invraisemblances. Je ne vous dis pas le prix ! D'ailleurs, j'ai éructé quelques prosaïsmes de bon aloi, en bon patois déjanté des soubresauts, et je me suis fait tout petit dans l'ampleur méditative de cet instants accroché. Ouf ! Me suis-je dit, la vénérable dame ne m'ayant pas vu, j'ai pu transpercer plus d'un cœur de porcelaine, au demeurant fort appétissants sous cette lumière d'un jour squelette. Là, bien évidemment, la hauteur m'a manqué pour cribler les vertiges fessiers. Soit. On ne m'y prendra plus. Ce n'était pas seulement une filiation, c'était un moment. Une parenthèse dans la clôture des dossiers ad patres. Nul ne m'en voudra, je suppose, de céder à l'improbable cercueil qui fissura mes engagements. Si ? Laissez-moi donc résoudre l'équation par un poème flirté sous ambivalences. Il y en a toujours un dans ma poche, celle que je fleuris avec assez d'ananas pour créer une autoroute aveugle. Celle qui me permet, en tout cas, d'observer l'hypocrisie d'un balcon de tendresse, juché sur deux escabeaux prêtés par l'orage alors que la lande cache cette lance viscérale. La séquence, digne d'un western, a beau mimer le sarcasme, on n'entend que le tonnerre désarticulé. Une fin trouble, en quelque sorte.


autour - incendie - corrida - monde - reconnaître - dimanche - livre
Ce n'est pas le noyau de ta célébrité fictive qui importe, mais ce qu'il y a autour, en périphérie de ces rires sonores fusant en ablations systématiques. Ce sont ces porosités normales qui font toute l'obséquieuse réalité des sens. Ce sont ces grossières manufactures de présences qui figent les chromatiques en valvules constellées. Oui, on aura compris que j'y perçois comme un taquet délibéré et pourtant, je n'ai jamais plus ressenti de trace qu'en ce versant. Peut-être une suite de l'incendie qui ravagea ton essor ? Je n'y crois pas un seul instant. Et je me mimétise en roulades hygiéniques par obsolescence interposée, sans miroir, cependant. Et je calcule les ineffables fragrances du goût préservé, car j'aime ces roucoulades de fanfaron. Voilà ! La corrida est lancée et le public scande des divinations de yaourt. Encore une cuiller, Esther, et nous voguerons en lamelles sollicitées. Car, qui du monde et de l'écureuil a-t-il mieux compris les syllogismes de cette besace ? A-t-on déversé les humeurs sordides en d'autres fenêtres d'appréciation ? A-t-on déduit les escarres de la datte figée ? Une fois de plus, je n'y crois pas et persévère : nul ne saura reconnaître la face hirsute de ce prosélytisme confiant. Nul. Or, c'est bien de marmelade qu'il est question dans le buffet des désolations. Même le dimanche n'a plus d'yeux pour la sentence, aussi affûtée soit-elle en demi-sœur des concrétisations. Espoir, désespoir, tout cela n'a plus la même saveur d'oblique. Le livre est fermé et n'aurait-ce été un cadavre exquis, je ne le flanquerais plus comme avant. Dénué, dénué...


déjà - vous - marche - livre - sympa - accueil - seulement
Prendre ce train en lutte et partir, déjà, pour un infini peu probable tant les vents sont facétieux. C'est comme ça que j'envisage le bleu, celui des Roms, celui des végétaux insipide qu'on nous servait à la fanfare décontaminée. Je plonge dans les affres des souvenirs et m'injecte des nénuphars potentiels dans l'antre d'ivresse. Et pendant ce temps-là, vous, vous méditez spacieusement les embarras ! Je ne dirais pas que ça me fronce mais tout de même, il y a une Parisienne enflée qui fixe des clous malades, non ? Et derechef, l'impeccable surgit en rayonnements de gnous, troupeau facile aux ailes d'avant-garde, grêle sur sandales de paquebot. Ça marche, cria la vigie des trois ponts ; ils n'avaient pas fait trois mètres que la taille de l'orgue se mua en un vagissement de sorbetière. Rien ne se produit comme il est écrit dans le livre, petit Bouddha. Tes fleurs ce jasmin hongrois cessent leur litanie sitôt que tu déferles sur leurs insanités. À quand cette messe de borborygmes ? Le cendrier est-il donc si sympa qu'on le glisse dans le disque dur, sous la photo blême ? Non, je ne crois pas. J'y vois plutôt un recueil haché aux relents de curare, délectation promise par le surgissement d'un spectre à face de poireau. L'accueil que l'on m'a réservé n'était pas celui que je voulais mais je m'en suis accommodé façon sauce tomate, laissez mijoter et revenez après l'émission, le chanteur vous fera un numéro plus personnel. Si seulement il avait des baskets...


merci - bonne - dernier - aujourd'hui - nouvelle - mercredi - attention
Dis merci à la dame, Célestin, et va faire tourner cette brave meule de foin dodu que nous avons aperçue pendant que ronronnait le chat dans la casserole de pâtes. C'est la moindre des politesses, tu sais. Et demain, tu feras semblant d'être plus érudit de cette mièvrerie semblable à une polissonne réfraction. Même si, en vérité, nul n'est aussi sauvage qu'un souhait démesuré sur l'échelle de Richter, face de droite. On ne m'y prendra plus sur cette rouge flagellée de ses impitoyables réverbérations. C'est une bonne matinée de novembre, me-dis-je, et de saluer l'orchestre avec ce geste maudit qui flétrirait même l'intention nue d'un nouveau-né. Alors, ni une ni deux, je serai ce dernier Coca-Cola que l'on servira à l'humain en bout de course, tandis qu'une immense clameur fera se lever les orteils d'un soldat mort au champ de lys. Poète, te voilà parmi nous, resteras-tu avec nous, aujourd'hui, jusqu'à ce que les sourcils mi-cuits du soleil se courbent sous le poids des incertitudes ? Ce serait la meilleure nouvelle du journal, ce matin, car le café n'a pas de succès auprès des lépreux, n'est-ce pas ? Il faudra donc attendre mercredi pour une nouvelle déclamation, le sol vient d'être lavé et il n'est pas raisonnable d'attendre plus longtemps l'autobus. Mais si vous faites attention, vous verrez, sous la loupe, les interminables vociférations d'une belette sourde, campée sur ses oreilles et définissant l'onguent du marchand par ses diatribes oiseuses...


feu - hier - chercher - meilleure - faire - procès - petite
Ne courons pas, il n'y a pas le feu, tout va rentrer dans le manteau dès potron-minet et on n'y jaugera plus sous ce ciel de porcelaine. Voilà, Ginette, les escaliers sont repeints façon Mondrian en 14, celui-là qui nous avait emberlificoté les anneaux elfiques par la simple résolution caudale d'une façon exégète. Et lors, nous partîmes cinq cents et - n'était-ce pas hier, d'ailleurs ? - nous eûmes bien des sacs à dos à volatiliser d'une chiquenaude bestiale. Bon, reprenons : les accents se portent à droite malgré l'essor du gigantisme. Les pruneaux se lovent à gauche, sous la couette vespérale qui n'a d'ailleurs de grandiloquent que sa couleur lie-de-vin assaisonnée. Il ne faut pas chercher, Thomas, il faut caser ces ogives. Ne prenez la porte du milieu sous aucun prétexte, elle n'attend que ça. Cela me rappelle ces tomates pipelettes rencontrées au détour d'un poème, sous la route espacée de ces vacances croquantes. Jamais je n'ai revu de meilleure occasion d'imiter l'orbe et l'ambre. C'est bien simple : je continue à diviser. Oh ! Ce n'est pas par manque d'embarras, certes. Il faut plutôt y voir une envie de tout faire, rapidement, scéniquement, idéalement. Même si, force est de le graver, l'imitation n'apparaît pas si velue. On n'en fera pas pour autant le procès des miettes, mais la lavandière l'avait bien dit : personne n'a de jour qu'on ne s'y mire en fenouil. C'était assez abscons, il faut le dire, mais elle n'avait pas tort, la petite.


avenue - rester - accro - fantasy - encore - apparence - Mozart
Plus loin, dans les affres d'une démangeaison bizarre, j'ai revu ce vieil ami de carton en blouse détachée. Cela faisait tellement de vrombissements qu'on ne s'était catalysé l'essentiel que nous eûmes bien des brebis à décrocher. Quelle finance ! Il y avait cette avenue de propos, délacée entre toutes, qui ne suivait ces ombres que pour les obliger à plus de rosettes. Nous l'avons définie. Puis, il y eut un manifeste, sorte de guigne qui ne voulait rester plus d'une nanoseconde en suspension délétère. Celle-là, nous l'avons façonnée, tant et si bien qu'elle nous heurta dans l'osmose. Bien entendu, nous ne pûmes y poursuivre le testament, ce dernier étant accro aux verbes solitaires. Donc, par la mansarde véhiculée, rythmée d'une fantasy saumâtre, nous avons ficelé les objets sismiques et les voluptés chroniques. Ah ! Croyez-m'en bien, je n'ai encore jamais bu de si beaux pétales ornés d'emphase. Même si, force est de le reconnaître, les sempiternelles délations du logiciel n'y sont pour rien. Mon ami ne cessait de me le répéter, d'ailleurs : l'apparence est une vertu de dérision, pas un phare. Il est vain d'y voir un spectre alors qu'une simple soumission éclaire l'ensemble d'un rai de lumière fractale. Et c'est encore Mozart qu'on assassine dans la cuisine.


contre - train - vivre - printemps - prochain - jeu - voyage
Ce n'est pas que je sois contre, Pauline, c'est même le contraire : la blessure est franche, le résultat est vert et j'énumère les sismiques désolations comme un énergumène. Alors, vous pensez bien que je ne franchirai pas l'éther sans un brin de coquelicot. D'humeur pythagoricienne, je prends ce train dévastateur et j'embellis les sarcasmes huileux semés au gré des filiations respectives. Et hop ! À petits pas de velours cendré, je distribue les éclipses et m'ourdis quelques salivations protubérantes. Même si, au fond de ce puits discontinu, je laisserais volontiers décanter un galimatias désuet. Soudain, il me prit l'envie de vivre des fastes lugubres et d'enivrer fatalement cette cohorte de bonnes volontés dispensées de gymnastique. Ce doit être le printemps, répéta l'aubépine au passant désarticulé qui ponçait l'espoir d'une loutre. Pas tant que ça, fis-je, désolé, devant la grille fermentée de ce vieux château bruni aux angles et défini par sa tour, son hoquet et toute une armée de grelots. Le prochain sera donc pour toi, Seigneur, et l'apôtre de savamment enfiler ses claquettes pour un numéro pétri de fonctionnalités inespérées. Qui se prend au jeu ne perd qu'un clou. Et encore, celui de droite parce que le gauche est déjà sur le transatlantique, destination la lune oblongue aperçue au détour d'une rêverie vespérale sur les quais d'un Breton dérisoire. Alors, dans l'enchevêtrement de ce voyage fictif, nous eûmes, non sans quelques flatteries, un bon sens de citrouille à la divination flétrie de ces cocasses exagérations. Mystiques, pour tout dire.


vendredi - actualité - homme - aimer - bonsoir - nécessaire - guerre
Passe ton chemin, sépulcre aux lentes allégories de spasmes. Voilà que hennit dans la beauté toute cosmique une héritière facile aux ourlets démesurés. Non, nous n'irons plus au bois, vendredi est jour de salaisons dans la mansarde retournée. Alors, quittons ces émanations voraces qui nous lient les tripes comme autant de sucettes d'apôtres. Un sujet d'actualité, n'est-ce pas ? On pourrait en débattre mais la prune n'est pas tombée de l'arbre pour rien : il y avait comme un parfum d'outre vide, de celles qu'on ne rabat pas sans un bon coup de citrouille. Allez, mes enfants, reprenons depuis le début et, cette fois-ci, demandons à l'homme de nous réciter ses pater noster avant qu'il ne s'enfuie dans la forêt bigarrée de ses élucubrations psychiques. Vous avez dit spaghetti ? Je répond qu'il faut le vouloir pour aimer une telle dégringolade de murmures fétides. Non, monsieur, décidément, passez votre chemin et ficelez cette côte à l'agneau mystique tel qu'on peut le flageller dans l'abondance violette de ces antichambres du pelage. À ce propos, vous remarquerez cette dame polie, toute de sangsues vêtue, qui nous dit bonsoir du haut de ce mépris. Promontoire virtuel, certes, mais néanmoins bien ancré dans l'absolue d'une tendresse commune. Virtuel et lacéré, ai-je envie de dire. Car, qu'il me soit nécessaire de pâlir face à l'exaltation sapide de ces nénuphars me paraît dérisoire au regard de ces pétales disposés en quinconce. Sauf que, permettez-moi l'expression, il n'est de guerre que celle d'un rat quand il survole ses appréhensions. C'est mon voisin qui m'a dit ça, un jour, alors qu'on sortait sur le vif quelques sonorités haletantes. Un vieux souvenir mais toujours vivace, André.


pendant - prospérité - croire - regarder - large - adorer - coup
Tu ne m'as pas donné le saisissement, tu m'as ourlé la conviction sinueuse que pendant tout ce temps, je n'étais pas moi-même. Je ne faisais qu'empiler les assertions vibrantes d'une diva mal calculée, en des rythmes élogieux, certes, mais franchement dénués de toute oscillation. Dès lors, je ne pouvais pas amender ce titre boucanier. Alors, j'ai pondu un faisceau de prospérité, j'ai confondu les hymnes dilettantes et j'ai - ô sublime raréfaction - consulté tous les oracles entre ici et le saucisson. Grignotages, me diras-tu ? J'acquiesce et te le prouve par démonstration en finalité débilitante. Oui, c'est croire qui me fait penser à l'autre versant de cette montagne de principes. Oui, c'est regarder la voûte dilapidée de tes franchissements qui m'induit en tournoiements de grenades mûres. Est-on si sûr d'une pensée ? Est-on si forts qu'on ne force ni la paix ni la tomate à pousser dans l'instinct délabré de nos cris ? Je perçois, justement, cette ineffable tendance à voir large quand il faudrait cultiver le motif sans broderies lascives. Mère, as-tu donc oublié les chansons rouges qui gouttaient au cœur de nos nuits sidérales ? Ai-je pu adorer autre chose que ces liquéfactions de mes sottises, en boucles fortifiées et sonores ? Bien sûr que non. Et pour le coup, c'est moi qui partirai, un soir de pleine transe, dans une vieille Chevrolet au volant décadent, sur une route à cheval entre les roches volcaniques et les examens de conscience.


merci - livre - préparer - ministère - grand - société - pour
Il n'y a pas de quoi, Célestin. Votre fromage vaut bien une figure artistique patinée de malfrats en dosage cumulé, n'est-ce pas ? Et ne dites pas merci à l'ouvreuse, elle est sourde en façonnage militaire. Ce qui veut dire qu'elle n'a de cesse d'imiter les loups frénétiques dans l'abandon des systématiques provisions. Enfin ! Me direz-vous, et vous n'avez pas tort car telle est glissante la savonnette qui cherra l'huis dégonflé. C'est écrit dans le livre et  personne, vous m'entendez, personne n'a de jambon plus coriace que cette litanie abrégée. Ce sera grand cas de se préparer à toute éventualité sonore dans l'abstinence du prélat. Non qu'il ne puisse y vibrer de toutes ses cordes flasques mais il n'est de manteau plus rigide que le froid tentaculaire de ces indifférences. Pour toute réclamation, adressez-vous au ministère idoine, vous en trouverez un panaché sous les verrous des décombres d'antan. En attendant, prenez donc un siège et mimez la réussite honteuse de ce mafieux qui n'a jamais rien fait de grand qu'un pet sur une toile cirée. Je sais, ce ne sont pas des propos à tenir en société, Roquefort, mais que voulez-vous, l'âge aidant, on prend plus de poireaux et moins de pincettes. D'ailleurs, je suis pour !


cher - catégorie - mémoire - cuiller - signer - route - jour
Insondable est la perte inespérée d'un cartilage, fût-il futile ou inutile comme un jour débile dégoulinant d'huile. Allitérations, camarade ? Cher ami, tu résonnes dans mes somnolences ébahies. Entre, fais-toi tout petit et pousse cette tomate au jus de limace, catégorie vespasienne à trois crochets, angle sud, meuble soixante-trois. Tu y trouveras l'absence, celle qui dévore les pleurotes en cachette alors que le monde vague à d'innombrables exaspérations que la mémoire d'un seul peuple ne pourrait contenir. Alors, on y va, à cette foire démantibulée ? On jette ces paniers de saisissements cosmiques dans l'arène de nos pleurs tribales ? Je vous vois venir, je vous vois déguster à la petite cuiller les prières spasmées de sanglots virils dans l'ombre cristalline d'une sacristie de province. Et lui, là, dans le coin, que fait-il ? Il chante, répond l'écho de volutes floues. Et la bigote de se signer devant tant d'opulence. Attendez ! Non, reprenez ce passage, on n'a pas bien placé la caméra de nos exigences. Cadrez la scène d'un angle plus divaguant, qu'on puisse saisir toute la bonhomie du trajet obsidien. Et sur cette même route semée d'entrelacs, j'aperçois cette rivière qui coule, morbide, aux filaments sacrés des orgies naturalistes. Un jour, peut-être, je comprendrai. Mais là, pour le moment, je me contenterai d'un jambon beurre et d'un thé tiède qui fera crouler sous les présomptions de vanille mes sempiternelles évocations ardentes. Ardentes.


trouver - ami - revue - vertige - nouvelle - science - minuit
Et comment le trouver, justement, cet analphabète aux pieds d'éléphant qui déambule dans ma tête de préface acidulée ? Comment lui dire tout de même la précarité insipide des épicéas sur la route tannée ? Comment flageller cet organisme mal fait qui répugne à identifier la guerre ? Je te revois, là, ami, tu n'as pas siroté depuis la lueur fatidique qui te vit goinfrer l'amulette d'un sésame magique. Or, ce n'est pas tant le dépliant significatif qui me lia aux sources de l'insatisfaction (que j'ai d'ailleurs revue tout à fait ailleurs) mais bien les sobriétés jaunes avec lesquelles, enfant, je décadenassait l'entrée spirale des tortueuses pensées du gnou. Et le voilà, le vertige absolu qui me fit taire la mélancolie frappée de ce cèdre bleui par des années de jeûne. Le voilà, ce crépitement fini sous la bouilloire majeure de la finance lacustre. Aucune nouvelle depuis, cela dit, on eût pu croire à un chapeau de fermeté mais rien ne le fit tant tressaillir que cette bedaine défroquée qui gîta lourdement dans le bâbord retroussé. Ah ! Mais nous y voilà, Lisette, encore ce chapardage cunéiforme qui faisait lourde la portière masquée. Quelle science a donc pu produire cet éclat vermineux ? Quelle théorie soudaine a-t-elle manigancé sourdement les élémentalismes défectueux que pérorait ton drapeau sur la hampe mi-cuite de ce roseau absent ? Rien. Ni personne. Il est près de minuit et à cette ample figue, je n'ai que du remord en tocade. Ou le contraire. Si ce n'est demain.



matin - découvrir - attendre - passage - admirer - corps - recherche
Dans les brumes avides d'un matin céleste, nul ne peut égaler la facile présomption selon laquelle tout est égal et même davantage. Car qu'on ne s'y méprenne pas : il y a plus d'oscillations fracassées dans un orfèvre que d'aléatoires élucubrations dans un terreau de sardines. Ne jubile donc pas si fort, météore, ton rôle n'a jamais cessé d'être le contraire d'une fuite extatique. On se permet de découvrir un pont et on n'a pas l'indulgence d'une réminiscence toute catholique ? Rions, ventrus chapelets de dodécasyllabes ! Et ne faisons pas attendre sa majesté des mouches en emporte-pièce de judas. Je n'y vois goutte, disait l'apôtre aux trois chameaux assistés de la santé publique. Eh bien, prends donc ce passage, lui répondirent les échos infatués de ces pipeaux sonores qui évidaient les globes énucléés de vampires en carton. En attendant, on pourra admirer le paysage sous un angle robuste de térébenthine, mais en prenant garde à ne pas se salir les idées avec de faux reçus imaginés par un pâtre doucereux. Pâtre dont le corps même est tout de cellulose affranchi, et c'est ce qui en tait la beauté, toute fascinante tentation que d'amères républiques ont tari à force de recherches stériles et boiteuses. Tenez, prenez encore du punch et qu'on ajuste nos gosiers aux rythmes lancinants de nos larmes...


suggestion - moustique - vie - cabane - lance - retrouver - ami
Puis-je te faire une suggestion, jeune padawan ? Trempe ta plume dans l'ancre révulsée de ce paquebot qu'on dit la vie et saisis cette chance capable d'invectiver une chauve-souris comme on arrose de plat pays une sacoche bleue. Non, ce n'est pas n'importe quoi, c'est la porte ouverte au drame multilatéral qu'exige le moustique célèbre. Fronce tes sourcils, béotien, et lâche cette main caduque qui, de toute façon, n'empiète pas plus sur tes sauges qu'une définition mal prouvée de la vie. C'est ainsi qu'on parlait, autre fois, dans le donjon cristallisé de cette coexistence dramatique que n'aurait pas méjugée cette otarie dans sa cabane. Et hop ! Micheline et ses amies sont parties pour la plage tandis que Roger, le gros Roger, pétanque ses ventrues et lance à la face du grêlon l'appendice factice de ses incommensurables proliférations. Banane, je chicote tes ecclésiales humanités et suis à ton service comme la truite à la symphonie. De ce pas, allons retrouver l'absence et trinquons sur un cabri de chaussette avant que ne tombe la vis sur ma tête. Ami, verse-moi encore un vert et ne rougit point de cette maladresse pointue : d'autres ont témoigné bien avant toi d'une certaine monotonie.



jour - homme - voix - fille - choix - soir - vertige
C'est le grand jour ! Celui où je transpose l'effacement de mes nuits salées en un oubli factice. Prunelle de mes yeux, relève-toi, homme de peu, et lance sur la face du monde cette perle filetée qui nuit à nos augures. Non, je ne t'entends pas, saumon fluvial. Je me ferme aux lamentations et refuse cette voix caramel qui scintille dans le silence d'une âme de chocolat. Preste, je crochète la serrure au vu et au su de la fille du boulanger qui pétrit, gaulois, en rodomontades joyeuses les pets viscéraux des amis du banquet. Ai-je le choix, d'ailleurs ? Puis-je éviter ces salaisons solides qu'enferment les dévastations sidérales de nos ancêtres mi-penchés sur la solitude du héron ? Laissez donc venir ces instants pointillés où la suave parole se mêle aux acharnées embrassades du levant. Et pile sur la pointe d'un rire, un soir s'impose de toute la splendeur de ses rideaux de velours et j'y vois, non sans humilité, les affres suantes d'un borborygme las. Vous dites ? Un vertige ? C'est normal. Prenez deux cachets et couchez-vous sur le lit de lilas tant vous êtes là à ne rien espérer qu'un peu de marmite au fond d'une crique de pirates veules. Chançard !


figure - quatre - juste - placenta - profil - œil - interview
Je ne m'y sens pas à l'aise dans cette chemise d'hésitations et de débauches incalculables. Si souvent pétrie de goinfrerie, ma figure nette se dispose à une élégante circonvolution rythmée, à priori, par les obsolescences virtuoses de mes sens en apnée. Que cela cesse vite ou je ne durerai pas plus de quatre siècles ! Combien faut-il de nénuphars pour remplir cette baignoire sensible ? Pourquoi ne puis-je trouver juste de réparer le thermostat alors que dehors, un phoque oscille de ses bienveillantes moustaches ? Je pose sur toi ce regard si souvent entendu derrière les volets d'un placenta incongru. La limite, ce n'est pas la franchir qui compte, mais la dépeindre tel qu'on le ferait pour un instant volé à la porte d'une éternité flasque. Je fonds et me morfonds, je suis le profil surannée dans une fresque pâle à cent pas de la sentinelle endormie, et je rampe, je rampe, je rampe, petit coquelicot dans l'œil du raton-laveur. Increvable, me direz-vous ! Oui, c'est en substance ce que fit la cuvette dans l'antre du garou émietté. Et elle mit fin à l'interview par un claquement de cette langue spongieuse trouvée au fond d'un bois moisi par les élucubrations pensives d'une belette.



numérique - soirée - collage - lancer - éléphant - situation - empreinte
Fils de quoi ? Mais fils de toi, vieux radiateur ! Tu n'as peut-être pas croisé ce livre numérique qui zone dans tes arrières-pensées mais je sais bien, moi, que tu n'y es pour rien dans cette déflagration que l'on dit mosaïque. Attends ! Ne pars pas déjà, sans elle, tu n'aurais pas d'idéal. De qui je parle ? Mais de cette rosée incandescente qui te coule entre les orteils et rend famélique la moindre abeille de bon sens. Ne cherche plus, cette soirée est parfaite. Elle a été entamée par un ballet méphitique et nous n'aurons jamais assez de papiers pour un collage aussi abscons. Autant vider le seau dans la fontaine et pleurer en quinconce, ce qui n'est d'ailleurs pas si transformateur eu égard à la densité de ton rire annexe. Je te plains, pourtant, car lancer de tels énergumènes ne relève pas de la fatigue mais bien d'un épuisement sidéral que ne renierait pas la Joconde. Enfin, puisque te voilà sur le dos de cet éléphant, peut-être est-il temps maintenant de jeter un œil au delà de la joie et, s'il revient, d'en revêtir ces enfants mordorés qu'une cape ignore. Certes, leur situation n'est pas enviable mais elle n'est pas non plus tentaculaire : d'autres s'y sont cassé les dents tant la ville est féconde de cruautés abyssales. Et chacun d'y laisser une empreinte, fût-elle sauvage, sans pour autant fâcher les nuages. Il ne manquerait plus qu'un bon coup de peigne, tiens !


bouteille - empreinte - besoin - italien - utiliser - esclave - excellent
Comme une bouteille à la mère, je vous présente les insatisfactions creuses de cet après-midi d'automne où, pour la sixième fois, la mélodie enivrante d'une soupe se mêle aux dithyrambiques concessions ventrales. Oui, vous l'avez deviné, ce n'est pas la tentation qui nous oppose à l'empreinte, mais bien son contraire, dévolu, comme chacun le sait, aux criantes ficelles de la gauloiserie. Enfin ! Direz-vous, et vous n'avez pas fini de mettre un terme à ce besoin grotesque qui nous navre autant qu'il nous soûle de ses lamentations. Le lama ? Il picore, et point n'est utile d'appeler cet Italien à notre table pour partager un cognac dans la conversation aride d'une échoppe vide : il est vécu et bien vécu, cet automatisme. Vous pourriez, bien sûr, utiliser ce slip dans la fange tortueuse de nos excavations mais serait-ce vraiment trop vous demander de fermer la fenêtre à bascule qui me hante ? Je suis, je le reconnais, un peu esclave de mes prérogatives. Elles m'empoisonnent le cuir chevelu à un point défiant toute concurrence et je n'aurai de cesse d'y attabler goinfreries et salaisons, au demeurant ce gigot est excellent, et baste sur le hareng, il n'est de saule plus pleureur en mon giron. Salut !


rencontre - parc - lire - trouver - ami - important - immense
Et donc, il n'eut de cesse de décider si la louve, funeste apparition dans l'immense chaos de cette improbable journée, allait lui reverser la dîme sous forme de plagiat ou d'un tableau à l'huile, plutôt feutré. Il en était à cette rencontre quand il fit un songe débordant de lait par une casserole trop trouée pour être crédible. "Passe ton chemin !", lui dit la fée, aussi petite qu'un poinçon dans le dos dune blatte. Mais nul ne vit cet énergumène feuillu, régnant sur le parc comme un loir sur sa couche, à peine plus épais que les centaines de postillons lugubre d'une enfant peu au fait des convenances radicales. C'est, somme toute, la fonction première de lire, se dit-il, et il se retourna non sans avoir lâché les fragiles fissions que réclamait le bon peuple assemblé chez le boulanger. C'est là, peut-être, qu'il aurait pu trouver le calme nécessaire à sa transformation car nul n'ignore que les présentations étant faites, on s'abstient de trouver le temps long. Décidément, ils n'ont rien compris dans la cabine d'à côté. Ils soulèvent leurs lippes cossues tout en toussant des cents et des milles, parfois même sans capuchon tant la bière est céleste. Reviens, mon ami, tout cela n'est que rodomontades et cassoulet. En boîte, car qui dit vélo dit chaîne, bien grasse, intransigeante, facile comme une peau de pêche sur un lit de prunelles. Regarde, c'est exactement là que tout est important, là, à cet instant troqué contre un haut de forme placide qui s'humecte l'horizon de ses simagrées gentilles. Pour l'heure, c'est sans doute immense mais, génétiquement, on n'est pas plus avancé et il faut prendre garde à l'éternel.


artiste - festival - super - an - souvenir - comment - baleine
Dans l'évidente ascension morale qui freine toute définition sans latitude, l'artiste émet des sonorités peu gâchées en réflexions de synapses pantagruéliques. Non, ce n'est pas le festival qui cogne aux oublis larvés, c'est la proéminence d'un salut lymphatique que ne nierais pas un clebs doré sur la face du Mont Ventoux, celle qu'on évite habituellement. Cela ne nous concerne pas, nous les super rageux plantés dans la lave fissile d'une mémoire ô combien sismique. Je ne te dis pas que tu as tort, je répète seulement ce qu'on arpente dans les classes supérieures de cette grande farce à double fond, où s'écoulent des ans en vagues mourantes par-delà les murailles d'étoiles. Non, ce que tu dis résonne comme une enclume à trois têtes, il y a quelque chose d'incompris dans cette satisfaction pénible que je n'arrive pas à soumettre, comme un souvenir qu'on aurait du mal à entrouvrir parce que la lame du couteau est trop épaisse. Alors, allons d'un pas de cerise vers ces illuminations en phylactères et voyons comment cela s'est produit, la première fois où nous n'avons pas compris les raisonnements de cet énergumène que l'on appelle avec voracité. Ce n'est qu'à ce prix que nous aurons les bras chargés de baleines dans un océan aussi vague qu'une impression salée au détour d'un comptoir encore suant de la délicate péroraison d'une infinie béatitude.



maman - balade - tarzan - biologie - média - artiste - samedi
Il était une fois un boudin de belette qui nageait dans une eau claire de ouistiti avant la moisson des funèbres mamans. Un Écossais triangulaire marchait d'un pied sur la cime des déflagrations quand sa balade fut repeinte d'un pinceau flagrant par la soudaine apparition du néant entre deux séances. Parce qu'il n'avait pas prévu la remontrance, il assista en chien de fusil à la faïence et commença par danser tel Tarzan sur un archet de violoncelle. Enfin, la lune divisa les comètes en une purée souveraine que même le plus petit miroir ne put fractionner suivant les lois immatérielles de la biologie. Alors, déçu, il plaqua l'accord d'une poigne houleuse et s'en fut explorer les médias déchaînés après la sortie de route du canard boiteux. Les affres de la bouilloire sont à ce prix. Mais que nul n'y perçoive autre chose qu'un devoir d'artiste totalement limité à la sempiternelle dévotion due, par accrocs simultanés, aux périples sans cadence de ces épithètes défigurés. Ça se passe samedi, sans commentaires, et derrière la déviation sonore d'une roucoulade incestueuse, selon les aléas d'un palimpseste dévorant de cupidité.



départ - immense - toi - demander - glacier - candide - tour
Pouah ! Voici que vous m'indisposez les tentacules, frère mammouth. Poussez-vous donc de cette affabulation, il n'y a pas de place pour un départ sous cloche. Le verre, bien qu'à moitié ficelé, n'est pas plus tendre avec toi, Josiane, qu'avec le pauvre Hubert. Ferme-la, canard désossé au mille ramifications, immense cratère de vacuité phénoménale. Je te méprise, lama sensible et toi, étoile tout de toile qui s'étiole sous la tuile étalée. Finalement, y a qu'à demander, sévère, à l'appontement tranquille : bateau, doux bateau, quel est ton cap ? Péninsule, vibres-tu mes attentes comme je saisis ton glacier en enclume ? Faisons la paix, mes braves. Le calumet s'épanche, la fumée malaxe mes onirismes de bas étage et j'articule, serein, les dernières exagérations d'une comtesse entre lune et providence. C'est alors au tour des chameaux de se lever et, psalmodiant leurs vérités aux quatre coins du mouchoirs, de ranger la petite robe de dentelle sous la couche de sable qu'on ne remuera jamais, de peur d'y réveiller un bâillement. Dommage...



écho - trois -matin - œuvre - douceur - plaisir - chercher
En écho à tes palpitations furieuses, je t'adresse ici une soupe de savantes contrepèteries qui me viennent de mon arrière-grand-père, violoncelle carré dans un quatuor où ils n'étaient que trois, car telle est la volonté du marchand de tabac quand vient l'aurore. Shampooing véridique à la senteur virile, je t'asperge de ce miel puant sur ta face protégeant malgré elle les pieds de la table basse aux anguleuses hésitations. Encore un matin où tu te surpasses, Hélène, dans la médiocrité de tes charivaris. Je te renonce, et pour ainsi dire je ponce les aspérités du tact pour en faire jaillir une œuvre que je ne consacrerai pas aux veaux béats de ces urbaines et cramoisies enfilades. Baste ! La douceur n'a que trop duré, il me faut du pugilat dans l'avant-scène de cette existence qui est mienne. Rendons-nous d'un seul mouvement vers le plaisir, celui-là même qui nous est interdit par strangulation législative et affectueusement repris par les bras magnétiques de notre matrice mémorielle. Inutile de chercher davantage, la soupe est à terre et seul un phoque surdouée pourrait y révéler l'accroissement monétaire que l'on espère tous, à un artichaut un autre, dans l'ascenseur qui nous mène au sommet de la joie.



bonjour - forteresse - lettre - complainte - aujourd'hui - sympathisant - île
Quand il n'est pas question de cercle, la phrase ne peut même pas s'introduire doucement sans un bonjour lymphatique. Précieuse est la forteresse de malaise qui ne gifle qu'une lettre à la fois dans l'abdomen circonspect en écho à ces complaintes tant de fois sucrées. Le bec est plus dur avec la sangle que le voiturier, croisé aujourd'hui en face d'une multitude de sympathisants débordés par leurs jérémiades suspectes. Homme, je te remercie pour cette île sur laquelle je peux enfler à l'envi.


manquer - rencontrer - dragon - bonsoir - danse - tête - coup
Bientôt la cible manquer, c'est une évidence de tartiflette, on ne se rencontre pas dans l'entrée mais à l'autre bout du pré, face à cette vache péremptoire qui ne saisit ni le la ni le lilas de ce dragon muet. Il y a longtemps que je te disais bonsoir sur cette molécule figée des instants coriaces par le bleu de tes paumes surannées. Bientôt, la danse éviterait le cercle nu et la victoire du prélat se ferait sentir dans la tête des îles répudiées, comme il se doit, sur un coup de tête à l'apogée du facile. Trop facile, d'ailleurs, ce virage limpide, car comme le veut sans méchanceté l'espoir d'une vive clarté, nous avons donné à la mansarde les coups répétés que nous lui réclamions en notre potentielle réclamation.


question - bateau - conversation - suivre - dernier - dieu - consécration
Ce n'est pas la question, Micheline. Remontez sur le bateau que nous puisions dans la farce cette étonnante vérité selon laquelle une conversation jaune a plus de tendresse qu'un lama exonéré d'impôts. Et comme un seul homme, la salle se leva et vint serrer la main du pathétique. Mais revenons à nos moutons, Michel. Pourriez-vous décrire en quelques mots seulement les émanations toxiques qui furent présentées à grand renfort de cacahuètes lors de la sixième annuelle des philatélistes ? Non, il faudrait suivre et rien, rien ne nous forcera à peser le pour et le contre dans un tel charivari de préciosité. Oncques ne vinrent ici les nuages, peut-on lire au dessus de la porte, à cela près qu'il manque le dernier bouton pour fermer le manteau de la comtesse. Et donc, le chauffeur prit la bretelle au lieu de monter sur la passerelle et diminua l'intransigeance des gravats spécieux, lesquels ne se le firent pas moudre deux fois. Ils passèrent en trombe devant un troupeau d'éléphants que nul n'avait remarqué tant ils souffletaient avec ce petit peu de porcelaine qui met tout en œuvre pour une meilleure sublimation. Et dieu d'en peloter sa laine avec la hargne débilitante d'un quadra obnubilé par les tâches herculéennes diminuées de quelques emplettes rapidement bouclées dans l'attente de votre réponse. Une consécration serait la bienvenue mais le préposé n'a plus de sonnette, veuillez envisager l'éventualité d'une toccata à double sens positif. Merci, Micheline.

mercredi 6 février 2019

Inspiration et lâcher prise



L'art est-il une question d'inspiration ?

C'est parti, vous avez quatre heures.

Il y a de quoi gloser. En commençant par se demander si l'inspiration existe.
D'aucuns considèrent que non.
Je ne suis pas de cet avis. Je pense que nous sommes tous inspirés. À des niveaux et dans des domaines différents. On est inspiré par ce qu'on voit, ce qu'on entend, ce dont on est témoin. On est inspiré parce qu'on a des influences. On s'est laissé imprégner, comme une éponge. Aucun artiste, à mon sens, ne naît vierge dans le monde de l'art. Nos influences nous inspirent et peuvent nous pousser jusqu'à l'emprunt. Mais c'est un autre débat.

Je pense aussi que l'inspiration est une question de lâcher prise. Je pourrais le formuler comme suit :

L'inspiration, c'est laisser venir ce qui vient et laisser ne pas venir ce qui ne vient pas

C'est ce que je vis dans mon chemin d'écriture.
Parfois, je me fixe un objectif, une tâche, et je fais tout autre chose. Je veux continuer une nouvelle et c'est un poème qui me vient. Soit. Il m'est venu quelque chose et c'est déjà une joie en soi. La nouvelle évoluera un autre jour.
Parfois, rien ne vient. Même pas l'envie d'écrire. Juste une envie de plaid et de chocolat chaud, de balade en forêt, de lire une bande dessinée ou un recueil de poésie. Il fut un temps où ces absences d'écriture provoquaient une panique interne : "la flamme est éteinte ! Il y a péril en la demeure de l'écrit !"... Calmons-nous. Si ça ne vient pas, c'est peut-être que ça ne doit pas venir et que c'est ça qui est juste à ce moment-là. Lâchons prise et vogue la galère. C'est dans les moments de non-faire qu'émergent les plus grandes idées.

Décidément, les voies de l'esprit créatif sont impénétrables...