Pieds nus
J’irais par des sentiers crochus
Vers des horizons baignés de doutes
Mais mon pas ferait trembler
Le feuillage en un goutte à goutte
Qui laverait ces doutes
Comme on dépouille l’enfant
De ses peurs
Mains nues
Je construirais des ponts
Vers de plus hauts rivages
J’y planterais des confitures de sourire
Et des arbres à tartines
On a les utopies qu’on mérite
Tête nue
Je poserais mon regard fatigué
Loin de ses inquiétudes
Sur le duvet d’un poème
Déposé là par une alluvion de mots
Aux accents d’espoir
Cœur nu
Je serais là pour toi
Et tu n’aurais qu’un soupir à faire
Pour que naisse un chant
À faire pâlir le merle
Qui nargue ma joie
Tous les matins
Auderghem, février 2023