La cité colonne qui épanche ses toits,
Habitants koalas qui s’agrippent à leurs rêves.
Dans un bateau à voiles, je ne vois plus que toi
Tu allumes mes nuits, tu es mon sang, ma sève.
Béton partout, intense, aspérités voraces
Quelques fois adoucies par des rires d’enfants.
Je me souviens toujours, en cette même place,
Des claudications de petits vieux cocasses.
La, j’élève mes cieux vers plus d’étonnements
Comme un bref oisillon qui, trop tôt, perd l’envol
Pour finir, ô destin, sa vie tout doucement
Sans avoir eu le temps de goûter des alcools.
Je me souviens aussi de ces lueurs de feux
Qui bruissent alentour des cimetières glacés
Où gisent, trépassés, les tissus paresseux
Qui faisaient autrefois des vies verglacées.
Je me souviens, enfin, de ta peau que mes mains,
Inlassables et avides, avaient tant de bonheur
À caresser sitôt que venait le matin
Quant de te réveiller tu m’offrais enfin l’heur.
Attends, retiens tes pas, ne fuit pas vers demain.
J’ai encore trop besoin de tes rires charnels.
Je ne peux accepter de te lâcher la main,
Je veux encore dire ô combien tu es belle.
Attends-moi, je te prie, continuons encore
Ce morceau d’existence à nulle autre pareille ;
Laisse-moi te rejoindre au-delà de la mort
Que je puisse à nouveau goûter à tes merveilles.
Bruxelles, 2016